Nous sommes au quartier Charbonnages au sein du complexe commercial ABC Mall. Il est dix heures du matin et comme convenu, les investisseurs réunis au sein du collectif des investisseurs de la Société BR Sarl arrivent par vagues successives pour prendre part à l’Assemblée générale programmée depuis quelques jours.
L’atmosphère est apaisée, les esprits moins survoltés que d’habitude. Ici on veut agir de manière pacifique. « On est venu écouter le président du collectif et convenir de ce qu’il y a lieu de faire ! », glisse un client qui a requis l’anonymat. « On n’est pas là pour casser ni même pour marcher», confirme à son tour le président du collectif des investisseurs de BR Sarl. « Celui qui sait que son intention est de casser, s’il vous plaît veuillez nous libérer », exhorte dans son propos introductif Saint Roland Mba, le président du collectif.
« Le gouvernement a failli. Il a menti au président de la République en signant de faux papiers, en protégeant des bandits. La justice a fait sa part. On attend maintenant le politique. Monsieur le Président, le gouvernement a failli, il a violé la constitution face à sa mission de protection de la population », s’insurge le président du collectif des investisseurs de BR Sarl.
« Chemin de croix » forcé
Selon Saint Roland Mba, les membres du gouvernement chargés de la gestion de cette crise ne se sont pas montrés à la hauteur car lors du dernier conseil des ministres, le président de la République avait invité à en finir avec ce dossier. Mais rien n’est fait jusqu’à présent !
« En cinq ans, vous avez laissé les gens nous berner, nous traîner plus bas que terre. Quel est le rôle de la direction générale de l’économie et de ses partenaires. Que s’est-il passé ? Comment le tribunal a pu délivrer une autorisation d’ouvrir un établissement à vocation financière à repris de justice ? ». Les questions se posent au sein du collectif mais aucun spectre de résolution de la crise ne se profile à l’horizon. « Nous refusons que l’Etat se désengage », avance le président du collectif ‘’car l’Etat est aussi fautif que les créateurs de l’établissement’’.
Le calvaire et l’attente sont pourtant bien loin d’être finis pour le collectif qui croit en une action de l’Etat pour la résolution de cette situation. « Si on baisse les bras on n’aura rien », ils le savent tous. Mais jusqu’à quand continuer à combattre ? La question est dans tous les esprits.
« Intérêts et préjudice moral » à tout prix
Si l’Etat se prononce pour le paiement du capital, ce dernier doit également s’acquitter des intérêts générés par les placements divers effectués par la clientèle de BR Sarl au sein de l’établissement.C’est l’ultimatum posé par le collectif des investisseurs. « Nous maintenons non seulement le paiement des intérêts dans leur totalité mais également le préjudice moral. S’il y a possibilité de nous payer cela dans leur intégralité c’est tant mieux. Nous n’allons pas baisser les bras. Nous devons avoir le capital, les intérêts et le préjudice moral », explique le président du collectif car pour lui, l’Etat est garant du désordre engendré par cette entreprise.