Affichant une évaluation de la situation macroéconomique du pays et des pistes de solutions pour réduire la pauvreté, le premier numéro des Cahiers économiques du Gabon a été présenté le 16 décembre à Libreville par la Banque mondiale. Intitulé «Protéger les pauvres en dépit du ralentissement de la croissance», il a pour objectif de contribuer à améliorer la gestion économique du pays et de libérer son potentiel par la diffusion des connaissances et la promotion de l’échange.
Ouvrant la séance de présentation, la représentante résidente de la Banque mondiale a indiqué que la volatilité de l’économie nationale, provoquée par sa forte dépendance à l’égard du pétrole, se répercute sur les populations. «Les pauvres, d’habitude plus exposés aux risques et moins aptes à avoir accès aux opportunités, sont les plus vulnérables face à ces fluctuations. Cette situation appelle à accorder une attention renouvelée à cette tranche de la population et aider le pays dans la mise en place d’un système de protection sociale moderne, efficace et accessible à tous», a-t-elle laissé entendre.
Se voulant plus précise, Sylvie Dossou a rappelé les défis majeurs auxquels devra faire face le système de protection et d’insertion sociale pour favoriser les transferts monétaires et le développement des activités génératrices de revenus (AGR), censées venir en aide à plus de 95 000 ménages. Pour elle, les principaux défis sont l’absence de données, la faible coordination du système, la viabilité budgétaire du système, le ciblage des bénéficiaires et la prise en compte des enseignements tirés de l’expérience d’autres pays. «Il sera important de mettre l’accent sur les actions suivantes : l’approfondissement de l’analyse de la pauvreté et de la vulnérabilité, la réalisation d’un audit institutionnel du système et l’élaboration d’un plan de déploiement», a-t-elle affirmé. D’où l’élaboration de ces cahiers économiques, qui seront désormais publiés une fois par an.
Les Cahiers économiques du Gabon relèvent que la croissance gabonaise a ralenti en 2015 pour se situer aux alentours de 4,1% après avoir été de 4,3% en 2014 et de 5,6% en 2013. «Cela est essentiellement dû à la chute des prix des matières premières qui a entrainé une forte contraction des investissements publics», a relevé l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale, soutenant que l’impact sur le marché du travail a été contenu.
Présentés par Souleymane Coulibaly, les Cahiers économiques du Gabon se déclinent en trois parties majeures avec «Tendances économiques récentes», qui traite des raisons du ralentissement de la croissance économique ; «Perspectives macroéconomiques et de réduction de la pauvreté» où l’on apprend que les secteurs non pétroliers, principalement les services, l’agro-industrie, la transformation du bois et les mines, continueront à être les principaux moteurs de la croissance. La dernière partie enfin, «Mettre en place un système de protection sociale», fait des recommandations pour relever les défis inhérents à la mise en place d’un système de protection sociale moderne.