La lutte contre cette technique visant à faire apparaître les appels venant de l’étranger comme émis localement, s’est traduite par l’interpellation d’une dizaine de pirates.
La fraude à la sim box se fait aussi au Gabon. Une douzaine de personnes impliquées dans ce trafic, visant à faire apparaître les appels venant de l’étranger comme émis localement, viennent d’être interpellées. Le boîtier sim box permet, en effet, de se soustraire des tarifs de terminaison et taxes en vigueur, causant ainsi un préjudice énorme aux sociétés de télécommunications et à l’Etat. «Nous avons interpellé une personne qui avait un équipement qui permettait d’envoyer 360 communications par des voies détournées», a affirmé le secrétaire général de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep), relayé par le Nouveau Gabon.
L’indélicat en question a ainsi négocié avec des partenaires étrangers pour faire entrer au Gabon des appels internationaux sans autorisation légale. Or, le trafic international est régi par un certain nombre de dispositions réglementaires. «Ce monsieur vient polluer le réseau d’un opérateur (…) Cet opérateur n’a pas prévu cela. Je prends un seul cas, mais imaginez que l’on multiplie cela par dix ou par 20. C’est un problème», a dit Serge Essongue Ewanpango.
Utilisée à l’origine par certaines entreprises pour décentraliser certains appels internes via internet, la sim box dispose de plusieurs cartes sim. Elle fonctionne avec un routeur et une antenne de relais BTS, et peut générer jusqu’à un million de minutes d’appel par mois. Concrètement, la sim box transmet les appels par internet. Grâce aux IP, un routeur transforme ensuite les données en local et les envoie à travers les différentes cartes sim, qui les transmettent ensuite aux réseaux téléphoniques. Il est donc possible de recevoir un appel de l’étranger et voir apparaître sur son téléphone un numéro local. Un trafic aux conséquences multiples. «Il y a un risque énorme à la sécurité de l’Etat. Car imaginez qu’une haute autorité attend un appel de l’étranger. Vous recevez plutôt un appel local dont vous ignorez le numéro. C’est peut-être un appel qui va vous permettre de conclure un business important, mais vous ne connaissez pas ce numéro. Vous ne décrochez pas et vous perdez peut-être marché», a commenté Serge Essongue Ewanpango, avant d’ajouter : «Sans compter que cette personne peut écouter l’appel, alors que la législation au Gabon protège le secret et la confidentialité des conversations téléphoniques».
Pour lutter contre cette arnaque, le Gabon s’est doté d’un dispositif pour contrôler les appels internationaux.