Célébrant la journée des droits de l’Homme, le 11 décembre dernier, le Gabon a rappelé et confirmé la nouvelle disposition consistant en la répression à perpétuité concernant les «crimes rituels».
A l’instar de la communauté internationale, le Gabon a célébré, le 11 décembre dernier, la journée internationale des droits de l’Homme sous le thème «Nos droits. Nos libertés. Toujours». Rappelant que cet évènement coïncide avec le 50e anniversaire du Pacte International relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le ministre de Justice a estimé que cette commémoration est l’occasion pour chaque Etat et pour le Gabon en particulier, «de poser un regard rétrospectif et prospectif sur la mise en œuvre de la charte internationale des droits de l’Homme constitué des deux Pactes et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme». Dans l’allocution prononcée à cet effet, Séraphin Moundounga a souligné que la thématique des droits humains est, de manière transversale, au cœur de la vision du président gabonais à travers son projet de société «l’avenir en confiance» ; et traduite en action de gouvernance dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE).
Le ministre a rappelé que «depuis les indépendances, des avancées sont notables en matière des Droits de l’enfant, de la jeunesse et de la femme en particulier. Et de citer en exemple la scolarisation gratuite et obligatoire, depuis 1966, pour tous les enfants âgés de 6 à 16 ans et pour tous les enfants âgés de 3 à 16 ans ; l’existence, depuis plus de trente ans, des centres de protection maternelle et infantile dans les arrondissements et départements ; l’attribution de bourses d’études à tous les élèves des lycées et collèges et, sans limite d’âge, à tous les étudiants des universités et grandes écoles ; la gratuité des manuels scolaires dans tous les cycles scolaires et universitaires. A ces mesures s’ajoutent, également, le versement d’allocations familiales et de rentrée scolaire aux parents économiquement faibles ; la prise en charge des femmes enceintes porteuses de VIH/SIDA et des mères allaitantes séropositives ; l’institution des juridictions pour mineurs dans toutes les provinces ainsi que des procédures pour mineurs garantissant la dignité renforcée de l’enfant pendant l’instruction et pendant les audiences à huis clos, ainsi que l’aide judiciaire au bénéfice des enfants en conflit avec la loi et tous les mis en cause économiquement faibles ; etc.
Ainsi, a affirmé Séraphin Moundounga, «pour consolider davantage ces acquis tel que cela est mis en œuvre par le gouvernement (…) une accélération a été amorcée pour faire aboutir, sans délai, la législation relative à consacrer 30% des postes, emplois et fonctions aux femmes et aux jeunes, à égalité de compétence et de mérite». Dans le même sens, le ministre a évoqué une profonde révision du Code Civil à venir pour «la prise en compte du mariage à la coutume aux fins de mieux sécuriser la femme gabonaise et de sacraliser davantage la famille gabonaise, socle de la société ainsi que pour des modalités nouvelles de délivrance de l’acte de naissance tout en facilitant l’établissement des jugements supplétifs». Aussi, en prélude à la mise en œuvre de toutes ces actions axées sur la sacralisation de la famille, et dans le prolongement de la décennie de la femme décrétée par le président gabonais et de la Journée de la veuve et de l’orphelin, il est institué dans le nouveau Code Pénal, «l’article 425 ouvrant droit, à la contestation de la filiation, aux seules personnes ayant intérêt pour agir, conformément aux dispositions combinées des articles 396 à 413 du Code civil et tel qu’il en existe dans tous les systèmes judiciaires des nations civilisées», a rappelé le ministre de la Justice.
Insistant sur la sacralisation de la famille, Séraphin Moundounga en a rajouté une couche sur la répression en matière de crimes dits rituels, qu’il qualifie de barbarie. «C’est pour les stopper, qu’il est disposé, dans le nouveau Code Pénal, une forte répression par la perpétuité et, dans le nouveau Code de Procédure Pénale une imprescriptibilité de telles dérives afin que leurs acteurs, leurs complices et les destinataires et passeurs d’organes humains prélevés, soient poursuivables et soient ainsi mis hors d’état de nuire à un semblable aussi longtemps qu’ils seront en vie», a conclu le ministre de la Justice.