L’Association gabonaise pour les Nations Unies, en collaboration avec le Ministère de la Protection de l’environnement et des Ressources naturelles, de la Forêt et de la Mer a organisé ce jeudi 10 décembre à Libreville un atelier national portant sur le partage des résultats du test du guide d’application de l’arrêté 105/MEFPRN/SG/DGF/DDF/SACF du 06 mai 2014 fixant le modèle de Cahier de charges contractuelles en République gabonaise.
La rencontre a eu pour objectifs de dresser un état des lieux des opportunités et des défis en matière de mise en œuvre des cahiers de charges contractuelles, de redéfinir le rôle des parties et de la société civile dans le processus de mise en œuvre des projets de développement local, de documenter les bonnes pratiques, d’identifier les actions conjointes à mener sur le plan national pour faciliter les discussions en cours au sujet des différents cahiers de charge dans les départements et d’instituer des mécanismes plus performants entre les parties impliquées.
Pour Quentin Meunier, responsable des aspects environnementaux et sociaux au sein de la Société de Transformation Agricole et Développement Rural (SOTRADER) chargé de la mise en œuvre du programme Graine, il s’agit de mettre en place, sur les différents sites agricoles d’environ 30 hectares de terre chacun ,« des règles d’or dans lesquels on va essayer de donner des garde-fous pour minimiser l’impact environnemental, donner des règlementations (…) pour éviter d’affecter les réseaux hydrauliques et en parallèle des processus sociaux qui soient plus participatifs, s’assurer que le choix d’un site à vocation de développement agricole soit consensuel entre toutes les familles d’un village, s’assurer qu’on n’ait pas de famille qui soit contre le choix d’un site. »
Le spécialiste a insisté sur « un travail social à réaliser » avec la cartographie participative et des réunions de concertation villageoise qui sont prévues pour éviter les désaccords.« L’objectif est de mettre en place un site de développement agricole qui convienne à tous, d’avoir des règles d’or assez strictes pour s’assurer que l’on ne va pas dévaster des habitats sensibles ou des zones où l’on aurait eu un impact trop fort » a-t-il rappelé au cours de cet atelier.
Rappelons qu’en 2012, l’exploitation des terres dans le nord du pays (Woleu-Ntem) par la société Olam avait suscité de vives polémiques au sein des populations y résidant notamment sur le choix des terres, de la main d’œuvre, du type d’agriculture et des risques environnementaux liés à l’usage des pesticides et au mode de production agricole de la société singapourienne. Les responsables communaux avaient donc appelé les villageois à ne pas s’opposer au développement.