Un agent du ministère des Eaux et Forêts et son complice ont été interpellés, le 7 décembre dernier, à Akanda, en possession de défenses d’éléphants.
Encore une affaire qui éclabousse l’administration des Eaux et Forêts : le 7 décembre dernier à Akanda, un de ses agents a été arrêté en possession de 206 kilogrammes d’ivoire. Selon toute vraisemblance, ces pointes d’ivoire sont issues du braconnage de 21 éléphants. Adamou Nouhou et son complice, Adamou Ba Mamadou, ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à vendre leur marchandise à un «gros client». Les deux trafiquants ont été arrêtés à l’issue d’un traquenard tendu par les agents de la police judiciaire. «Tous deux achetaient l’ivoire dans tout le pays avant de l’exporter vers le Cameroun, voire vers l’Afrique de l’ouest (port de Lomé et d’Abidjan), avant que cet ivoire n’arrive à destination finale en Asie. Il s’agit donc bien d’un réseau de trafic international», a précisé l’ONG Conservation Justice.
Adamou Nouhou et Adamou Ba Mamadou ont été déférés, le 10 décembre courant, devant le tribunal de Libreville pour répondre d’«actes de trafic d’ivoire et d’enrichissement illicite». Le Gabon accueille plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, mais subit une pression croissante de la part des braconniers avec plus de 20 000 pachydermes abattus en 10 ans. Cette année, la lutte contre le trafic d’ivoire a permis la saisie, en juillet dernier, de 150 kg d’ivoire chez un militaire. L’homme avait été libéré par la suite. Ce que n’a pas manqué de déplorer Conservation Justice. Sera-ce le cas pour les deux trafiquants interpellés à Akanda ? La question reste posée.