Après l’avoir mis en garde, blâmé, défendu puis renié, l’avocat franco-sénégalais, s’est rabiboché avec le président de la République.
Perçu comme l’héritier des tristement célèbres «réseaux Foccart», Robert Bourgi est incontestablement le «dernier pilier de la Françafrique». Si en 2014 l’avocat, l’un des plus contestés du barreau français, dont certains prétendent qu’il n’a jamais plaidé, s’était livré à une virulente critique contre la gouvernance de quelques présidents africains, parmi lesquels Ali Bongo, ses sorties médiatiques n’avaient pas manqué d’étonner. Il s’était alors érigé en une sorte de père fouettard, distribuant bons et mauvais points. Un revirement qui en avait surpris plus d’un. Volant de plateau en micro, notamment sur France 24, cet homme de réseaux avait dit son désir de voir la relation entre la France et l’Afrique évoluer. A l’occasion, il s’était livré à une sorte de mea culpa, non sans arguer au passage que «la Françafrique a quand même de bons côtés».
Un an après ses propos peu amènes sur le président de la République, il aurait, incognito, effectué un retour en grâce au palais du bord de mer en mi-novembre dernier, rapporte La Lettre du continent (n°719).Comme pour se faire pardonner et tenter d’apparaître à nouveau aux yeux d’Ali Bongo comme une clé de réussite en 2016, il l’aurait rencontré deux heures durant. Le président de la République aurait même mis à sa disposition un avion Grumman 4, lui permettant ainsi d’aller se recueillir, le 18 novembre dernier à Franceville, au mausolée d’Omar Bongo Ondimba. Robert Bourgi, qui est depuis retourné en France, serait-il à nouveau en bons termes avec Ali Bongo ? Pour certains, rien n’est plus sûr, d’autant qu’en dépit de ses critiques, l’homme a toujours estimé qu’Ali Bongo «était le choix d’Omar Bongo Ondimba lui-même». A en croire l’avocat, qui s’était confié à l’hebdomadaire «Echos du Nord» en décembre 2014, c’est Omar Bongo Ondimba en personne qui lui avait laissé entendre, en novembre 2008, que son choix pour sa succession était porté sur son fils Ali. En fin de compte, le retour de Robert Bourgi au Gabon ne devrait pas surprendre tant que ça.