Edifié sur l’extraction de l’or par flottation-cyanuration, le ministre des Mines a suggéré, le 9 décembre dernier, la mise en place d’un comité tripartite pour passer en revue cette technique proposée par Ressources Golden Gram (RGG).
Le nouveau procédé d’exploitation de l’or de Bakoudou, dans le Haut-Ogooué, était au centre d’une réunion d’échange, le 9 décembre à Libreville, entre le ministre des Mines, les responsables de cette société et les élus locaux du département de Lékoko. Après un exposé sur ce nouveau procédé, la délégation de la société Ressources Golden Gram (RGG), conduite par Youssef El Hajjam, a émis le vœu de le mettre en œuvre à Bakoudou. En réponse, le ministre des Mines a suggéré la mise en place d’un comité composé des différentes parties. «Après sa mise en place ce jour, ce comité tiendra sa première réunion dès demain (le 10 décembre courant, ndlr)», a affirmé Ruffin Martial Moussavou. A l’issue de ces échanges, le directeur général de RGG est revenu sur le bien-fondé de ce nouveau procédé d’extraction. «Managem, à travers sa filiale, est présente depuis 2006 sur le projet Bakoudou dans la phase exploration, avec la production des premiers lingots d’or en 2012. Depuis cette date, nous avons introduit une demande pour une extension du procédé de traitement pour pouvoir récupérer encore plus d’or contenu dans le minerai que nous exploitons sur cette mine», a déclaré Youssef El Hajjam.
Selon le directeur général de la filiale locale de Managem, l’objectif est d’augmenter la production de 10% en favorisant la récupération. «Ce dernier est basé sur flottation-cyanuration. Ce qui est important c’est que les quantités mises en œuvre dans ce traitement sont très faibles par rapport à celles traitées en amont. C’est moins -1% du tonnage traité qui va subir cette opération de flottation-cyanuration», a détaillé Youssef El Hajjam, avant d’assurer : «Nous avons fait toutes les études techniques pour démontrer que ce procédé apporte les sécurités nécessaires avec, notamment, la protection de l’environnement». Il a dit avoir soumis cette étude à la direction générale de l’Environnement (DGE) qui n’aurait rien trouvé à redire. «Au-delà ça, Managem a quand même une expérience de plus de 60 ans sur l’utilisation de ce procédé dans les mines, au Maroc ou encore à l’international», a-t-il affirmé.
Le comité ainsi mis en place débattra de cette question afin de rassurer les élus du département quant à la sécurité du procédé. «Nous les invitons à aller visiter ce que nous réalisons dans nos mines existantes pour voir les précautions prises, pour qu’aucun impact ne soit réalisé dans l’environnement où nous travaillons», a conclu Youssef El Hajjam. Parties prenantes à ce comité, les élus locaux y sont également allés de leurs commentaires. «La société Managem a, depuis 2010, introduit dans le circuit de l’administration un certain nombre de documents, notamment l’étude d’impact pour obtenir l’accord des pouvoirs publics en vue de mettre en place un nouveau procédé. Ce qui a trop tardé car les parties ne se sont pas retrouvées pour prendre une position», a révélé le député du département de Lékoko. «Nous avons donc mis en place un comité et c’est sur la base de ce dernier que le travail va se faire. Les conclusions qui en découleront nous permettront, administration, Managem et représentants des populations, de prendre des décisions qui permettent à l’entreprise de faire convenablement son travail», a poursuivi Célestin Bayogha Nembe.
Dans tous les cas, le député a réitéré les attentes de la population : la sécurité. «Le projet est-il sécurisé pour les populations au niveau des dangers éventuels que suppose ce nouveau procédé d’exploitation ?», a-t-il interrogé. «Il nous faut donc une étude technique sur la base de laquelle nous pouvons prendre une décision», a-t-il recommandé. D’où la mise en place du comité, qui aura également un droit de regard sur les engagements en termes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE).