Mauvaise volonté de la part de l’Etat ou simple effet de crise retardant le règlement de la dette intérieure, la réalité est telle que l’horizon n’est pas favorable aux entreprises puisque leurs activités souffrent déjà d’un mal économique sévère.
Avec une crise économique mondiale sectorielle affectant les finances publiques nationales, une dette qui tarde à être réglée, la fin des activités de nombreuses entreprises gabonaises semble bien programmée. La rencontre du 7 décembre entre acteurs de l’administration publique et du secteur privé était à cet effet l’occasion de mesurer le degré de difficultés dans lequel se situent actuellement les entreprises gabonaises.
Peut-être faudra-t-il attendre l’aggravation de la situation de ces sociétés pour que l’Etat prenne à bras le corps ce problème et qu’il s’attèle à s’acquitter de sa redevance auprès des entreprises. 400 milliards de francs CFA plus une ardoise dette TVA de 400 autres milliards pour un total cumulé de 800 milliards francs CFA demeure la somme litige entre les deux parties. Une enveloppe de 33 milliards de francs CFA destinée à un infime groupe d’entreprises avait été annoncé il y a quelques semaines mais en vain puisque dans les jours qui ont suivi, cette somme n’a pas été versée.
L’heure est désormais grave pour beaucoup d’entreprises. Les difficultés financières, la dégradation des relations avec les partenaires, l’activité qui prend un coup additionné au retard accumulé des salaires et aux licenciements pour cause économique pèsent lourd pour ces sociétés. Nombreuses parmi elles, comptent sur le remboursement de cette dette pour reprendre du service. D’autres moins optimistes, n’envisagent plus d’avenir, du moins pas tant qu’elles n’auront pas d’argent en main.
Le cas Santullo Sericom peut ici permettre de mesurer les dangers sociaux qu’un non règlement d’une dette peut entraîner aussi bien pour l’entreprise que pour les projets publics en cours. Bien plus, c’est le système économique national qui en prend un coup puisque les entreprises sont la clé de développement dans tous les pays du monde et au Gabon y compris. Comment alors espérer le développement ?
Le Gabon aspire à être un « pays émergent » à l’horizon 2025. Cette vision qu’on veut « partager » doit s’accommoder aux exigences de sa formalisation notamment, l’exigence de reconnaître l’importance des entreprises dans cet enjeu d’avenir.
Ainsi, si en officialisant la mutation de la Commission Traitement dette intérieur (CDTI) vers le Comité international d’Audit et de certification de la dette intérieure de l’Etat (CIACDIE) l’administration publique avait la volonté de bien faire les choses, son mode opératoire pose problème pour la majorité des entreprises. Que l’Etat revoit ses calculs afin de mettre fin à ce dossier de la dette intérieure qui à la fois tue les entreprises et fragilise le dynamisme de la croissance économique nationale.