Après Plein-Ciel dans le 3è arrondissement de Libreville, le Rassemblement des jeunes patriotes gabonais (RJPG), qui se présente comme le groupe de pression des jeunes des quartiers sous-intégrés, «les Mapanes», avec l’ambition de se mettre en réseaux pour décider du verdict de la présidentielle et des législatives de 2016, a installé samedi ses représentants au quartier Kinguélé.
Pour sa troisième sortie, le RJPG, ce mouvement des jeunes des quartiers défavorisés de Libreville qui entendent jouer les arbitres lors des prochaines échéances électorales en vue de changer leur devenir, a procédé, le 5 décembre dernier, à l’installation de leurs cellules.
Les précurseurs de ce mouvement refusent d’être assimilés à un parti politique. Ils se présentent volontiers comme les «Forces armées du Mapane» dont l’ambition est de se constituer en réseau. Les installations de samedi obéissent donc à cette ambition dont le but ultime est d’influencer, disent-ils, en leur faveur les résultats du vote en 2016.
«Nous avons l’ambition de réunir la jeunesse pour qu’elle soit un peu respectée dans notre pays. Car, comme je l’ai dis lors de mes passages dans d’autres quartiers, la jeunesse représente plus de 60% de la population. Le RJPG veut faire prendre conscience à toute la jeunesse qu’on se prostitue pour rien à nous faisant transporter comme des cabris pour les miettes qu’on nous donne, puisqu’en réalité c’est nous qui avons le véritable pouvoir», a déclaré Gaël Koumba Ayouné, le président du RJPG, que ses acolytes appellent aussi «Général des Forces armées du Mapane».
Malgré sa barbe à la Fidel Castro, sa crinière de dreadlocks, sa veste en treillis militaire, son jean destroy et ses grosses chaussures, ce jeune du quartier Plein-Ciel entend combattre l’image de despérado qui colle à la peau des jeunes des quartiers défavorisés de Libreville. Avec ses compères, il entend devenir le catalyseur d’une conscience politique de tous les jeunes de sa sphère et de sa génération. Et, il promet que «la révolution viendra du Mapane» pour qu’un vote soit égal à un job.
«Nous voulons que nos Mapanes disparaissent et qu’on obtienne de meilleures conditions de vie. Je vous rappelle que nous vivons la même misère quelque soit le Mapane. Vous comprenez aussi qu’avec tous ces projets et promesses non tenues que personne ne viendra changer nos Mapanes, si nous-mêmes nous ne montrons pas une détermination. Et comme ils ont besoin de nous pour gagner les élections, rappelez-vous, nous les jeunes sommes les plus nombreux, nous allons les conditionner. Cela signifie que personne n’imposera cette fois-ci un candidat aux Forces armées du Mapane dont je suis désormais le général», a longuement expliqué le président du RJPG.
«Oui mes frères et sœurs, les troupes du Mapane iront aux élections 2016 en rangs serrés pour la victoire du candidat que le Mapane et la jeunesse auront choisi», a-t-il clamé non sans ironiser sur l’image de protagonistes de la violence qui colle aux jeunes des quartiers désœuvrés. «Si quelqu’un vous dit qu’il nous trouve violent, dites lui que notre violence s’exprimera dans les urnes par un raz-de-marée», a-t-il conclu.