Le maire de cette commune du Haut-Ogooué s’en remet à l’intervention du président de la République au sujet de la non-mise en service d’une station de traitement d’eau, dont le chantier avait été confié à l’entreprise Sico.
Située au sud-est, dans la province du Haut-Ogooué, Bakoumba est en émoi du fait de l’«affaire Sico». Cette entreprise a perçu de l’argent sans avoir réalisé le chantier qui lui a été confié. Or, ce chantier est crucial pour les populations puisqu’il s’agit de la construction d’une station de traitement d’eau. Pis : les populations ont, à plusieurs reprises, attiré l’attention des pouvoir publics au sujet de la qualité de l’eau distribuée du fait de la vétusté des équipements. Pour y remédier, un contrat a été passé, en juillet 2010, entre le gouvernement et la société Sitec BTP pour environ 798 millions de francs. Si l’infrastructure a été bel et bien été construite, elle n’est toujours pas opérationnelle.
Pointée du doigt, Sitec BTP s’est dédouanée en brandissant une correspondance adressée au patron de Sico, datée de juin 2015, dans laquelle elle rappelle ses exigences. Sico avait l’obligation de livrer, installer et mettre en service la station, fournir les produits chimiques durant une année, assurer la maintenance annuelle et les pièces de rechange sur une période de trois ans ainsi que la formation des agents. «A ce jour vous n’avez jamais mis les pieds sur le site de la station et lorsque les Sud-africains sont venus sur ce site cela n’a été qu’une visite guidée, alors qu’ils étaient censés faire une mission de deux semaines au moins», précise le courrier, avant d’ajouter : «Depuis l’année 2013, ce chantier devait être livré à la population, mais on n’y parvient pas en raison de l’inexécution de vos obligations. La dernière fois lors d’une réunion tripartite avec la direction générale des Ressources hydrauliques, Sitec BTP et Sico vous avez promis effectuer ces engagements». Un rappel qui n’a visiblement pas eu les effets escomptés.
D’où la série de démarches initiées par le maire de Bakoumba. Guy-Parfait Youlou a ainsi adressé une correspondance au président de la République, affirmant s’être rapproché de l’entreprise Sitec BTP et de la direction générale des Ressources hydrauliques. «Les responsables de ces deux entités nous ont exprimé leur gêne et nous informés de ce qu’elles auraient esté en justice Armand Lissambani, en sa qualité d’intermédiaire entre la partie sud-africaine et Sitec BTP», a écrit l’édile de la commune. «Il appartient désormais à l’intermédiaire, par ailleurs secrétaire général du ministère de l’Economie numérique, de faire revenir la partie sud-africaine pour la mise en service de la station», a-t-il poursuivi. Guy-Parfait Youlou en appelle donc à l’intervention d’Ali Bongo. En attendant, les populations de Bakoumba doivent se contenter d’une eau impropre à la consommation, «à cause de l’attitude d’un compatriote qui défie l’Etat par excès de zèle».