Franceville, le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué, accueille, du 8 au 12 décembre 2015, la troisième édition du Festival du film de Masuku articulé autour du thème «Nature et Environnement».
Les rideaux sont à peine tombés sur la 10è édition des Escales documentaires de Libreville, que les yeux des cinéphiles sont désormais rivés sur Franceville. Il y a que le chef-lieu de la province du Haut-Ogooué et la ville de Moanda accueillent la 3è édition du festival de film de Masuku axée sur la «Nature et environnement». Initiative de Nadine Otsobogo, déléguée générale du festival, par ailleurs réalisatrice et chef maquilleuse, cette rencontre a pour but de sensibiliser, à travers l’image, le grand public sur la préservation de la nature et de l’environnement. D’autre part, il veut mettre en compétition des films valorisant la nature et l’environnement, créer une rencontre entre les professionnels du cinéma et le grand public et sensibiliser, enfin, le public sur les grands enjeux du moment. «Notre but est que le public puisse aimer le cinéma et qu’à la longue, on ouvre des salles. Nous encourageons les gens à s’unir pour proposer le meilleur de la culture gabonaise et internationale», explique Nadine Otsobogo.
Organisé en partenariat avec l’Institut gabonais de l’image et du son (Igis), ce festival se veut international. Il entend, à travers l’image, interroger la place de l’homme dans son cadre de vie de façon globale. Dès lors, les films projetés s’appesantissent, pour l’essentiel, sur la biodiversité, les enjeux environnementaux et l’urbanisme. En choisissant d’accoler ce festival à la nature et l’environnement, les organisateurs estiment que ces deux éléments symbolisent au mieux le Gabon. «Le Gabon est un pays d’Afrique centrale couvert aux trois quarts par la forêt équatoriale. Il a une faune et une végétation extrêmement riches… D’un point de vue cinématographique tout cela est très peu mis en avant», notent les organisateurs. Tous les types de productions, longs, moyens et courts métrages (fiction, animation ou documentaire) sur la thématique de la nature et de l’environnement, seront diffusés au cours de ce rendez-vous, qui accorde, d’ailleurs, une large place au cinéma africain, même si les participants viennent du monde entier.
Au programme, 24 films, parmi lesquels ceux de deux Gabonais : «Le gris du Gabon en sursis» d’Antoine Abessolo et «L’or du camp 6» de Roger Biloghe Bi N’no. Et l’on pourra suivre «Je veux ma part de terre» de Jean-Marie Pernelle et Frédéric Lambolez. Un documentaire de 66 minutes sorti en 1993, premier volet d’une trilogie consacrée à l’exploitation des sous-sols insulaires. Ce documentaire se déroule à Madagascar qui tente de valoriser son sous-sol et signe des partenariats avec les leaders mondiaux de l’exploitation minière. Entre autres projections, il y aura le documentaire «Rumeur du lac» du Congolais de Kinshasa, Wendi Bashi. En 52 minutes, ce film sorti en 2015 présente l’une des régions les plus instables du monde, racontée par les pêcheurs du lac qui porte son nom – le Kivu-. Ils sont les gardiens du lac. Ils en connaissent tous les secrets, tous les dangers, les richesses aussi.
«Le bonheur… terre promise», du Français Laurent Hasse, autre documentaire d’une heure et 34 minutes, met à l’affiche un personnage qui n’avait rien prévu, rien anticipé. «Il est parti un matin d’hiver, seul, à pied, pour traverser le pays du sud au nord. Juste pour être dans l’errance, rompre avec les attaches et habitudes et porter un regard neuf sur le territoire et le quotidien de ses habitants. Il s’en remettait au hasard pour faire des rencontres et ne poursuivait qu’un seul but : le bonheur», explique le synopsis. «Sous l’arbre à palabres» de Claire Savary met pleins feux sur Guimbererou, petit village béninois. Le temps est marqué par la course du soleil et la tradition semble immuable. Pourtant, depuis l’arrivée des Blancs, la vie a profondément changé. Entre les vieillards quasi-centenaires et les jeunes pris dans le tourbillon de la mondialisation, un fossé s’est insidieusement creusé. Globalement, il y a à voir dans cette 3e édition du Festival de Masuku, qui se déroule en marge de la 21e Conférence des parties (Cop 21) à la Convention-cadre des Nations-unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui se tient à Paris (France).