Depuis ces derniers temps, le courant est loin de passer entre l’Union des forces pour l’alternance (UFA) et la Convention des partis démocrates et républicains de l’opposition (CPDRO). Ces coalitions censées représenter une partie de l’opposition s’écharpent, s’invectivent et s’accusent par médias interposés. Simon Adolphe Evouna reproche à Pierre Claver Maganga-Moussavou d’avoir médit de son groupe lors de sa dernière audience avec le ministre de l’Intérieur. Au cours de ce rendez-vous, fait-il savoir dans une déclaration publiée par le journal Le Temps (n°504), le président en exercice de l’UFA aurait «déversé sa bile» sur la CPDRO au motif qu’elle aurait appelé ses militants et sympathisants à s’inscrire sur les listes électorales. Or, estime-t-on au sein de la CPDRO, non seulement l’UFA n’est pas le maître du jeu, mais elle n’est non plus exempte de reproche. «La CPDRO estime que l’opposition radicale actuelle (version Maganga-Moussavou) est truffée de monstres, tapis au fond d’un labyrinthe clair-obscur, où surgissent des monstres et des loups». «Maganga-Moussavou, vous osez versez vos vomissures sur la CPDRO, sachez qu’un funambule politique de votre acabit est très mal placé pour faire des remontrances à qui que ce soit. D’ailleurs, vous êtes loin d’être notre objecteur de conscience. En bon pantin que vous êtes, vous donnez en permanence l’illusion d’une vie politique en vous agitant sur les tréteaux, et dans votre obsession d’attirer la lumière médiatique pour vos glorieuses bassesses, en stigmatisant tel ou tel acteur politique comme si le bourre-pif médiatique constituait un projet de société, et comme si vous même étiez une référence dans ce pays», a assené le président en exercice de la CPDRO à son homologue de l’UFA, non sans lui conseiller de savoir raison garder, d’autant que sa «traitrise» aurait été dévoilée au grand jour.
S’il faut reconnaître à Maganga-Moussavou le courage d’être l’un des rares responsables politiques ayant déclaré officiellement sa candidature à la présidentielle de 2016, pour le compte du Parti social démocrate (PSD), pour la CPDRO, dont certains membres sont accusés à tort ou à raison de collaborer avec le pouvoir, le leader du PSD, en plus d’être amnésique, serait atteint de «cécité politique». «Voilà quelqu’un, perpétuel inconstant, qui se dit opposant mais qui s’est fait élire maire de Mouila grâce à l’appui du Parti démocratique gabonais (PDG). Plus grave, le PSD est allé aux élections législatives et locales en 2011 et 2013, et a obtenu quelques élus, dont l’épouse qui siège à l’Assemblée nationale, tous élus sur la base de la liste électorale qu’il conteste aujourd’hui. Quelle hérésie !», s’est exclamé Simon Adolphe Evouna, qui souhaite désormais que les époux Maganga-Moussavou démissionnent de leurs postes, «s’ils sont vraiment des opposants radicaux, comme ils se réclament». Si le débat politique n’était pas encore parvenu à son niveau le plus bas, l’on est bien forcé de constater que ce niveau vient d’être atteint, avec de telles querelles, qui sont loin de grandir les uns et les autres. Quelqu’un a-t-il déjà croisé un militant de la CPDRO ?