Sous contrôle judiciaire depuis le 18 novembre dernier, après son interpellation à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et sa garde à vue à Nanterre, Seydou Kane avait été interdit de quitter le territoire français pour les besoins de l’enquête, d’autant que des indices supposés graves et concordants avaient été collectés par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIFF). Pour la cause, son passeport avait été confisqué, et son retour au Gabon soumis au versement d’une caution.
Deux semaines après son audition par le juge, le 2 décembre dernier, incognito, l’homme d’affaires aurait discrètement regagné Libreville, à en croire La lettre du continent qui, le 3 décembre courant, a affirmé que «ce retour a été rendu possible après le versement d’une caution de 2 millions d’euros», soit 1,3 milliard de francs. Une caution exigée par le doyen des juges d’instruction du tribunal de Nanterre. Pour certains, la présence en France du président de la République ces derniers jours, dans le cadre de la Cop21, y a été pour beaucoup. Seydou Kane aurait pu bénéficier du coup de pouce de ce dernier.
Rappelons que l’homme d’affaires est cité pour des faits de «corruption d’agent public étranger, abus de bien social, blanchiment en bande organisée, recel, faux et usage de faux». Toutefois, l’on rapporte que son retour au Gabon ne signifie pas son blanchiment. «Outre l’affaire Marck, les magistrats, qui ont conservé ses téléphones portables et son ordinateur, ont souhaité l’entendre, à la veille de son départ de France, dans un autre dossier en cours d’instruction», fait savoir le confidentiel, qui ajoute que l’avocat de l’accusé, est parvenu à obtenir le report de cette audition à début 2016.