Les clients floués par l’entreprise de micro-finance ont rencontré, le week-end écoulé, le médiateur de la République.
Face à l’arnaque dont ils ont été victimes, et ne sachant plus à quel saint se vouer, les clients de BR Sarl se sont rendus chez le médiateur de la République. Il s’est agi, pour eux, d’aller expliquer la situation à Laure Olga Gondjout. Au bout de leur démarche, ils espèrent que les autorités concernées seront interpellées afin qu’elles assument leurs responsabilités dans cette affaire.
Au terme de la rencontre, Laure Olga Gondjout a déclaré qu’elle va chercher à savoir à quel niveau se trouvent les défaillances administratives, avant d’essayer d’apporter une quelconque réponse aux épargnants. «Nous allons voir à quel niveau les situer et voir comment inviter le gouvernement à renforcer ses capacités de manière à mieux surveiller, contrôler ces activités de micro finance», a-t- elle dit. Reconnaissant que l’Etat a une part de responsabilité, elle n’a pas, pour autant, épargné les clients de BR Sarl. «Quand ils me disent que l’Etat a sa responsabilité, je me dis qu’eux aussi, ont leur part de responsabilité dans ce qui s’est passé», a-t-elle indiqué. Les clients de BR Sarl ont, en effet, succombé aux garanties d’«enrichissement rapide vendues par cet établissement de placement de fonds». Ils avaient librement embarqué dans une aventure à haut risque.
Laure Olga Gondjout s’est donc engagée à faire la lumière sur cette affaire. «Je me suis engagée. J’agirai dans le sens qu’il y ait réparation de ce préjudice subi parce qu’il n’y a pas que des compatriotes qui ont été victimes. Il y a aussi les étrangers qui ont choisi le Gabon», a-t-elle ajouté, fustigeant le fait que le Gabon risque de voir son image ternie par «les comportements de personnes qui ont installé des réseaux mafieux destinés à capter l’épargne de paisibles citoyens». «La procédure veut que j’entende les autres parties afin de faire des recommandations. Mais il y a urgence compte tenu du niveau de détresse de certains. On parle de près de 11 000 épargnants. Vous voyez le risque que cela fait courir à l’ordre public. Il y a même déjà des victimes, des personnes qui sont décédées parce que se retrouvant d’un coup démunies. Nous allons nous investir et nous rendrons compte de nos conclusions le moment venu», a-t-elle soutenu.
Pour sa part, Roland Mba Nguéma, le porte-parole du collectif des clients floués de BR Sarl, s’est dit satisfait de cette rencontre. «Nous sortons, de cette réunion, satisfaits parce que nous nous rendons compte qu’il y a encore des hommes, au sommet de l’Etat, qui ont le souci de la nation. Nous allons expliquer aux autres qu’il y a des gens conscients au sommet de l’Etat. Nous allons leur expliquer que des gens sont entrés au Gabon pour venir nous piller et que certaines administrations ont permis cela. Nous allons attendre la réaction du président de la République, la réaction des hommes d’Etat pour dire plus jamais ça en République gabonaise», a-t-il fait noter.
