Bravant la menace terroriste, les dirigeants de près de 150 nations se retrouvent lundi à Paris afin d'essayer de conclure un accord historique pour combattre le changement climatique qui menace la planète.
Parmi les dignitaires attendus à la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), le président chinois Xi Jinping, dont le pays est le premier émetteur mondial annuel de gaz à effet de serre (GES), devrait attirer toutes les attentions. Dans son discours lors de la cérémonie d'ouverture, il devrait exposer les actions futures de la Chine pour contrer le réchauffement climatique.
Cependant, il doit être clair que bien que la Chine soit un acteur important, elle ne peut pas décider seule du résultat de la COP21. Le succès des négociations dans les prochains jours exige une coordination sans réserve et une contribution de tous les participants, en particulier les pays développés occidentaux.
Même face à la pression du ralentissement économique, la Chine reste fermement engagée dans la lutte contre le changement climatique.
Bien qu'elle soit et demeurera encore un pays en développement pour une certaine période encore, la Chine est un pionnier dans les efforts mondiaux de réduction des GES. Elle a également inclus la modernisation de ses structures industrielles au profit d'une croissance verte dans son 13e Plan quinquennal (2016-2020).
La Chine, partisan dévoué de la coopération internationale, a également signé plusieurs accords bilatéraux sur le climat avec de grands pays émetteurs tels que les Etats-Unis et la France. Lors de sa visite aux Etats-Unis en septembre dernier, M. Xi a promis de créer un fonds de coopération Sud-Sud à hauteur de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars) pour aider les pays en développement touchés par le réchauffement climatique.
Par contraste avec la générosité et le dévouement de la Chine, les performances de l'Occident dans l'atténuation des conséquences du changement climatique ont, elles, été plutôt frustrantes jusqu'ici.
Outre ses réticences à offrir des transferts de technologie et à soutenir financièrement les pays vulnérables, l'Occident a semblé obsédé par des questions techniques afin de se soustraire à ses obligations morales, faisant échouer des négociations internationales sur ce sujet.
Le plus exaspérant est qu'outre leur entêtement et leur importunité, certains pays développés en sont même arrivés à désigner du doigt les pays en développement, les accusant de bloquer la conclusion d'un nouveau traité international.
De telles accusations sont une flagrante distorsion de la vérité. Il est injuste que ces émetteurs développés, principaux responsables du réchauffement climatique, exigent des pays en développement d'assumer une égale répartition des obligations alors que celles-ci sont la conséquence de siècles d'émissions en Occident.
Concernant le principe de "responsabilités communes, mais différenciées", les pays développés devraient être conscients que ce principe, fruit d'un consensus largement partagé qui prend en considération le stade de développement et les capacités des pays en développement, doit être maintenu tout au long des négociations.
Cependant, en dépit de toutes les divergences qui subsistent, ce qui est encore réconfortant pour les observateurs est que les pays venant à cette COP21 ont reconnu qu'ils avaient devant eux une occasion trop précieuse pour la laisser s'échapper.
Plus de 150 pays ayant soumis leur contribution prévue déterminée au niveau national (INDC) à la réunion de Paris, le monde affiche ainsi son espoir de parvenir à un traité avec des objectifs et des calendriers contraignants. Il est vivement souhaité que la COP21 puisse déboucher sur un résultat satisfaisant pour toute l'humanité en vue d'assurer un avenir plus durable.