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Micro-finance : L’affaire BR Sarl fait des victimes
Publié le vendredi 27 novembre 2015   |  Gabon Review




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Plus de deux semaines après la colère des clients floués par BR Sarl, le ministère de l’Economie a fait procéder à la fermeture de plusieurs établissements de micro-finance.

Le gouvernement tentera vainement de vous le faire croire : l’opération de fermeture des 47 établissements d’épargne, de transfert et de collecte de fonds installés à Libreville, effectuée dans la journée du 25 novembre dernier, n’est pas consécutive à l’«affaire BR Sarl», relative à l’escroquerie de près de 14 milliards de francs dont ont été victimes les épargnants. Aux dires des fonctionnaires ayant supervisé les auditions menées avec l’appui des éléments de la direction des Affaires économiques et financières de la police, cette initiative est à mettre à l’actif de l’administration.

En effet, si elle se défend de toute culpabilité depuis que l’affaire lui est tombée sur les bras, la direction générale de l’Economie a fait savoir que depuis trois mois, un contrôle avait été lancé par la commission de règlement des établissements de transfert de fonds et que l’opération visant à conformer ces établissements aux normes de la sous-région avait été prévue bien avant la plainte des épargnants de BR Sarl. Difficile à croire. D’autant que, dans un communiqué daté du 25 novembre dernier, le ministère de l’Intérieur affirme que la mission de terrain diligentée par le ministère de l’Economie est bel et bien consécutive à l’affaire BR Sarl. Une cacophonie qui dit toute l’absence de concertation au sein du gouvernement.

Selon le ministère de l’Intérieur, c’est après la saisine du procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville que la mission de la direction générale de l’Economie s’est rendue au marché de Mont-Bouët, à l’ancienne Gare routière, à Petit-Paris, au quartier IAI, au centre ville et à l’aéroport de Libreville. A l’issue de ces contrôles inopinés, la police a interpelé 49 responsables ou employés des structures de micro-finance irrégulières. Ces personnes sont gardées à vue pour les besoins de l’enquête. A-t-il donc fallu que plus de 900 personnes se fassent flouer pour que le gouvernement prenne conscience que la collecte de l’épargne, le transfert de fonds et le change des devises nécessitent un regard plus soutenu ? Si la direction générale de l’Economie se contente d’affirmer à qui veut l’entendre que ni l’entreprise BR Sarl ni ses dirigeants n’ont obtenu d’agréments et que cet établissement n’officiait qu’avec un registre du commerce issu des fiches circuit délivrées par le Centre de développement des entreprises, comment comprendre ce manque de suivi ?

Avec la collaboration de Jean Thimothé Kanganga (stagiaire)

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