En proie à d’énormes difficultés financières dont une dette de plus de 4,3 milliards de francs, la Société des cigarettes gabonaises (Sociga) a déposé le bilan à l’issue de son assemblée générale extraordinaire du 16 novembre dernier.
Comme on s’y attendait, la Société des cigarettes gabonaises (Sociga) a déposé le bilan. La décision a été prise à la suite de l’assemblée générale extraordinaire, tenue le 16 novembre dernier et à l’issue de laquelle les actionnaires ont procédé à la dissolution de la société ainsi que sa mise en liquidation. Le directeur général de la Sociga s’est ainsi vu confier des pouvoirs étendus pour terminer les opérations en cours, réaliser l’actif, acquitter le passif et répartir le bonus éventuel de la liquidation entre les actionnaires. «L’entreprise est, en effet, depuis presque dix ans, confrontée à d’énormes difficultés financières. Malgré les nombreux efforts pour réduire les charges de fonctionnement, Sociga perd plus de 135 millions de francs par mois et son niveau d’endettement est supérieur à 4,3 milliards de francs», souligne un communiqué publié le 25 novembre courant. «La décision de fermeture effective de la société est la conséquence d’évènements indépendants de la volonté de la Sociga», apprend-on
Concrètement, la Sociga était confrontée à la perte totale des marchés d’exportation (Tchad en 2006, Congo en 2013, République centrafricaine et Cameroun en 2014), ayant provoqué une division des volumes de production par six en moins de cinq ans. Pis, l’augmentation de fiscalité sur le tabac a directement impacté ses marges alors que ses coûts de production ne cessent d’augmenter. «Dans ce contexte, face aux difficultés rencontrées et en l’absence de solutions, les actionnaires n’ont eu d’autre alternative que de prendre la douloureuse décision de fermer définitivement les activités de la Sociga au Gabon», indique-t-on.
Le management de Sociga comprend et partage «l’émotion que peut susciter cette annonce». Soucieux des ambitions de ses employés, «le management s’engage à ce que l’ensemble de ses salariés reçoivent des indemnités appropriées et soient accompagnés pour qu’ils retrouvent au plus vite un emploi». Il ne s’agit donc là que d’une issue annoncée par plusieurs indiscrétions, qui évoquaient un dépôt de bilan à l’échéance mars 2016. Les dirigeants ne pouvaient donc plus continuer à couver longtemps le malaise financier qui asphyxiait cette société. Sollicité à cet effet, le ministre de l’Industrie a visiblement été incapable de trouver une solution à cette crise.