Une nouvelle perquisition a eu lieu le 25 novembre au ministère des Eaux et Forêts. La méthode n’est pas appréciée par les agents du département.
Mercredi 25 novembre, 10 h 40, une douzaine d’éléments de la direction générale de la Contre-Ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM, communément appelé 2ème Bureau ou B2) descendent de trois véhicules au parking du ministre de la Forêt. Il y a, avec eux, Prosper Obame, directeur général des Industries, du Commerce du Bois et de la Valorisation des Produits Forestiers…
Celui-ci était en garde à vue depuis quarante-huit heures. Il s’agissait pour les éléments du B2 d’aller perquisitionner son bureau. Dans celui-ci, deux éléments du B2 examinent l’ordinateur du directeur général. A la question «on peut regarder ?», Prosper Obame, visiblement lessivé, répond : «allez-y !». Une heure et vingt minutes plus tard, deux ordinateurs sont emportés et placés dans l’une des deux Toyota double cabine, l’autre véhicule de type militaire étant celui dans lequel est revenu prendre place le directeur général des Industries, du Commerce du Bois et de la Valorisation des Produits forestiers.
Dans cette affaire de trafics, trois responsables (actuels ou anciens) du ministère de la Forêt ont déjà été pris. Il s’agit d’Ella Bitéghé, directeur de cabinet du ministre sortant de la Forêt, de Serges Alain Eliwantchony, secrétaire général adjoint 1, et de la directrice générale par intérim de la Forêt. Prosper Obame est le quatrième haut responsable de ce département ministériel à être pris et dont le bureau est perquisitionné.
Si la procédure relative à l’enquête apparaît normale, c’est la méthode qui semble ne pas plaire. Pour le personnel en service dans ce ministère, «le B2 aurait pu faire cette enquête de manière discrète. Or, quand ils arrivent, leurs véhicules sont toutes sirènes ronflantes, attirant ainsi l’attention des personnels… Ils gagneraient à venir de manière discrète, à entrer par les portes dérobées, au lieu d’afficher cette exubérance qui frise l’humiliation», entend-on dire dans le hall du ministère. «Parce que si finalement la culpabilité de certains venait à démentie, si certains sont blanchis, que va-t-on faire pour restaurer leur dignité, que va-t-on faire pour restaurer leur probité ?», s’interroge un agent du ministère.
Entamée il y a six semaines, cette enquête se poursuivra encore pendant quelques jours.