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Plus d’une centaine des PME porte plainte contre l’Etat Gabonais à Paris
Publié le mercredi 25 novembre 2015   |  Gabon Actu




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Libreville, Gabon – Le secrétaire général de la coalition des Organisations patronales, Jean Jacques Bourdette, représentant 114 Petites et moyennes entreprises (PME) locales a annoncé mercredi à Libreville dans une interview exclusive avoir porté plainte contre l’Etat gabonais au tribunal de Paris pour obliger celui-ci à solder sa dette de 32 milliards FCFA vis-à-vis des PME Gabonaises, lesquelles sont devenues lourdement asphyxiées.


« Nous avons saisi un avocat en France pour geler les biens immobiliers et les avoirs-financiers de l’Etat gabonais en France et en Europe », a annoncé M. Bourdette, précisant que le cabinet d’avocat qui se charge de l’affaire est le célèbre cabinet Dupond-Moretti. Selon les plaignants, la requête vise à contraindre l’Etat à apurer sa dette vis-à-vis des PME dont les gérants sont exclusivement gabonais.

Les entrepreneurs gabonais estiment être marginalisés. Ils ont selon eux épuisés en vain tous les recours introduits auprès des structures compétentes du Gabon. De la Direction générale du budget et des finances publiques (DGBFIP), à l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) en passant par le Conseil d’Etat, plus de 500 dossiers en instance de paiement n’ont pas eu gain de cause.

« Il se trouve qu’à chaque fois les PME sont en phase d’être payées, une contre décision vient arrêter tout », a fustigé Jean Jacques Bourdette qui déplore par ailleurs la multitude des commissions techniques mises en places pour traiter les mêmes dossiers sans résultats probants. Depuis 2010, cinq (5) commissions ont été créées par le ministère du budget et celui de l’économie. La dernière commission en date créée par le ministre du budget, Christian Magnagna est celle relative au traitement et à l’audite des mêmes dossiers en instance de paiement. Les travaux de cette commission qui vont commencer incessamment dureront six (6) mois.

D’après les entrepreneurs, cette manière de faire, constitue une ruse de la part des pouvoirs publics pour gagner du temps. « Le gouvernement fait dans la mauvaise fois », ajoute-il. Le secrétaire général de la coalition des Organisations patronales dénonce également la-non prise en compte de leurs créances dans la loi de finance de 2015.

« Nous avons fini et livré les travaux pour certains depuis 5 ans et plus. Pourquoi l’Etat ne veut pas respecter ses engagements ?», s’est questionné pour sa part Hervig Mouity, un jeune entrepreneur gabonais qui a tenté de s’immoler le weekend écoulé à Libreville pour attirer l’attention des pouvoirs publics. Il dit être lourdement endetté auprès de ses fournisseurs et l’horizon n’est pas rose pour lui.

Par rapport à l’apurement de la dette intérieure de l’Etat, le gouvernement avait promis « l’instance zéro » au 31 août 2015. Toute chose qui ne s’est pas réalisée. Le 17 septembre dernier, la DGBFIP, l’autre bras séculier de l’Etat, avait pris un autre engagement de payer 18 milliards de FCFA aux PME. Les jours suivants, le ministre du budget, Christian Magnagna a selon les entrepreneurs, bloqué cette décision salvatrice. Il aurait coupé le montant en deux. Au lieu de 18 milliards, le trésor paiera seulement 9 milliards aux entreprises soupçonnées appartenir aux expatriés.

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