Emmené par Féfé Onanga, le Mouvement populaire des radicaux (MPR) s’est aventuré sur le fief du parti au pouvoir à Port-Gentil et y a rencontré un vif succès. L’occasion pour le chantre de Jean Ping de lancer une diatribe contre le Parti démocratique gabonais.
Beaucoup ont été surpris par la mobilisation lors de la causerie organisée le 21 novembre dernier à Masuku, dans le 1er arrondissement de Port-Gentil, par l’association politique de Féfé Onanga. Personne ne voyait cette association représentant l’opposition radicale dans la capitale économique, rassembler autant de monde dans ce qui est considéré depuis toujours comme le bastion du Parti démocratique gabonais (PDG). Pour les organisateurs, cet engouement est bien le signe que le discours du parti au pouvoir ne passe plus. «Vous venez de démontrer que vous êtes las des paroles mielleuses non suivies d’effets. Vous avez longtemps fait confiance au PDG et à son président qui ne vous ont vendu que du vent. Regardez dans quel état se trouve votre quartier. Des passerelles en lambeaux, pas d’eau, les inondations quand il pleut, vous n’êtes pas différents des autres qui votaient toujours l’opposition», a lancé Féfé Onanga aux habitants de Masuku et partant à ceux de tout le 1er arrondissement.
Tous les postes électifs dans cet arrondissement (Maires, députés, sénateur) sont en effet détenus par le PDG. Les responsables du Mouvement populaire des radicaux (MPR) en ont donc profité pour faire une diatribe sans concession contre «le parti au pouvoir dont l’échec de la politique se fait ressentir dans tous les quartiers de la capitale économique». «Vous réalisez aujourd’hui que le petit Dubaï qu’Ali Bongo nous a promis en 2009 n’est qu’un mensonge. Il vous appartient donc de prendre vos responsabilités en vous engageant aux côtés des personnes qui peuvent nous débarrasser de ce système qui nous plonge chaque jour dans la misère», a ajouté le président du MPR, avant de présenter Jean Ping comme l’homme de la situation. «Ping se soucie de ce pays. Il est guidé par la fibre patriotique sinon, avec sa fortune, il se serait offert une retraite dorée», a-t-il laissé entendre. Pour Féfé Onanga, Ping n’est pas seulement le candidat à même de battre Ali Bongo dans les urnes, mais il est également «le seul capable de prendre le pouvoir face aux gens déterminés à nous faire revivre le coup d’État électoral de 2009». Même s’il va sans dire pour les responsables de l’association que «2016 sera différent de 2009. Car sans casser nous rendrons ce pays ingouvernable si la victoire du peuple lui est volée», a martelé le chantre de la candidature de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine à l’élection présidentielle de 2016.
Et pour réussir le pari de l’alternance, le MPR appelle les populations à s’inscrire massivement sur les listes électorales, avant de mettre en garde «les hommes politiques du Haut-Ogooué qui sans vergogne osent déclarer «pas de Ping à Franceville». Ils devront être prêts à accepter que nous fermions également les portes de Port-Gentil à Ali Bongo et à son parti», à prévenu Féfé Onanga.
La causerie s’est achevée en apothéose avec la projection sur écran géant de la tournée de Jean Ping dans la province de l’Ogooué-Lolo et particulièrement le meeting de Koulamoutou.