Consterné par la brutalité exercée par les agents des forces de police sur les commerçantes de l’ancienne Gare routière, un collectif citoyen vient d’être porté sur les fonts baptismaux afin de dénoncer cette barbarie dont personne n’est désormais à l’abri.
Refusant de fermer les yeux ou encore de se taire sur l’affaire des commerçantes exerçant sur le site de l’ancienne Gare routière, et celui de la mort suspecte du jeune Bérenger Obame Ntoutoume, commerçant dont la marchandise avait été confisquée par les policiers, un collectif citoyen constitué de femmes d’horizons divers a récemment été lancé pour la lutte contre les violences faites aux femmes notamment celle exerçant dans les marchés.
À la faveur d’un point-presse organisé le 19 novembre dernier à Libreville, les initiatrices du projet ont partagé leur aspiration, déclinant les objectifs de leur mouvement. « Le scandale de l’arrestation brutale des femmes commerçantes et leur exhibition à travers la ville ont mis en lumière un système bien huilé de racket, de privation des libertés individuelles, du droit au travail et plus largement de la violence d’Etat contre ses citoyens.
Les victimes d’aujourd’hui qui sont nos sœurs, nos mères et vos épouses ont été déshonorées et cruellement atteintes dans leur dignité humaine comme jamais dans l’histoire de notre pays. Á qui le tour demain ? Cette vidéo de la police ayant fait le tour du monde a souillé l’image de notre pays. En définitive, c’est le Gabon qui a été déshonoré. Cela appelle de la part de tous un élan de solidarité et de patriotisme pour dire : stop aux violences faites aux femmes, stop au racket, stop á la violence d’état, stop á l’impunité, plus jamais ça», ont-elles déclaré.
Pour leur première action de protestation et de dénonciation, les membres du collectif organisent le 26 novembre prochain à partir de 9 heures une marche citoyenne à laquelle elles invitent tous les citoyens. Hommes, femmes, jeunes, vieux, moins jeunes sont invités à y prendre part vêtus de blanc, symbole de purification. «Souvenons-nous que celui qui accepte le mal sans protester, coopère avec le mal », ont-elles rappelé.