Les organisateurs et les partenaires du processus électoral multiplient les activités.
Doucement, mais sûrement, le navire électoral quitte le port, à destination de l’élection présidentielle de 2016. Le capitaine sait qu’il a tout juste un an de voyage pour atteindre l’autre rive sans heurts, après avoir bravé euphoriquement tous les récifs d’un océan politico-social conflictogène.
Conformément aux dispositions de l’article 37, alinéa 6 de la loi 7/96 du 12 mars 1996, portant dispositions communes à toutes les élections en République gabonaise, le ministère de l’Intérieur a lancé les opérations de révision de la liste électorale sur toute l’étendue du territoire national le 30 octobre 2015. Près de deux semaines après, ce n’est pas encore l’affluence dans les centres d’inscriptions pour ces opérations qui prendront fin le 13 décembre, avec une possibilité de rallonge légale de 15 jours au maximum.
Cette phase a été ouverte après de longs rounds de discussions et de négociations avec les potentiels compétiteurs, les partis politiques,
dont certains, intransigeance en bandoulière, continuent d’exiger que toutes les conditions soient réunies pour y participer. Mise en place d’une authentification locale de l’électeur qui permettrait de reconnaître l’électeur inscrit par ses empreintes digitales à l’entrée du bureau de vote ; restauration de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) au centre du processus du contrôle de la qualité du fichier électoral ; clarification de la taille du sommier électoral national en rapport avec les résultats du recensement général de la population et de l’Habitat de 2013 qui demeurent contestés….malgré un réquisitoire musclé contre le gouvernement au sujet de ces révisions des listes électorales, l’Union nationale, principale formation de l’opposition, a choisi de laisser ses membres décider d’aller s’inscrire ou pas.
Preuve que l’adhésion totale à ce processus par ce parti et d’autres, n’est pas encore gagnée. Et malgré le démarrage des révisions des listes, le gouvernement a instruction de rassembler le maximum d’acteurs autour de ce processus électoral.
La communauté internationale en poste…
Le 3 novembre dernier, les représentants de la Cenap ont été formés ou recyclés à la consistance de leur tâche, avant leur déploiement sur le territoire national.
D’autres parts, les envoyés spéciaux de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) sont déjà à Libreville. La délégation qui est conduite par Ahmedou Ould-Abdallah, haut-fonctionnaire des Nations unies et ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie est composée d’experts tels Christophe Guilhou, directeur des Affaires politiques à l’OIF. Cette délégation a été reçue hier par des autorités gabonaises.
Pendant donc que certains acteurs continuent de tergiverser, le navire lui, a déjà levé l’ancre. Mais il est encore temps de le rattraper. Car, pour les compétiteurs déclarés ou non, il est de cette compétition électorale comme d’une course de marathon : il suffit d’un faux départ…