La commémoration de la journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre dernier, a donné l’occasion à Rodrigue Mbouendy Mabika, psychopédagogue responsable du service social au lycée technique Jean Fidèle Otando de Port-Gentil, d’initier une rencontre entre un certain nombre d’acteurs du monde de l’éducation, pour jeter un regard sur les violences dont sont victimes les enfants en milieu scolaire. D’une étude réalisée entre janvier 2012 et octobre 2015 dans les établissements de la capitale économique du Gabon, il ressort que le milieu scolaire est celui où les droits de l’enfant sont le moins respectés.
Aux termes de cette étude, en comparant les milieux familial et scolaire, il ressort que 59,66% des violences faites aux enfants le sont à l’école contre 43,09% dans la famille. La prédominance de la défaillance du monde de l’éducation est confirmée, que l’on prenne les violences à caractère sexuel (12,70 contre 6,07), les violences morales ou psychologiques (28,73 contre 25,70) ou les violences physiques (18,23 contre 8,57). Même si ces chiffres sont disponibles grâce aux observations des travailleurs sociaux qui relèvent les cas des atteintes aux droits de l’enfant dans les établissements scolaires dans lesquels ils exercent, ce qui n’est pas le cas dans les familles, les différents services sociaux qui ont accès aux familles ont remarqué que 42% des élèves violentés le sont à la maison, apprend-on.
Plus généralement, quelques données sur les violences faites aux enfants à Port-Gentil révèlent que les enfants de sexe féminin sont particulièrement affectés (65% des cas contre 35% chez ceux de sexe masculin). Les principales atteintes vont des enfants victimes de trafic, à ceux privés de pension alimentaire, en passant par les enfants victimes d’exploitation sexuelle, les enfants victimes d’abus sexuels en milieu familial ou encore les enfants maltraités. Les responsables des juridictions des mineurs ont éclairé l’assistance sur les dispositions en vigueur en matière de protection des droits de l’enfant.
En initiant cette rencontre sur le thème «Les enfants ont des droits, aux adultes de les faire respecter», Rodrigue Mbouendy Mabika dit avoir voulu amener la communauté éducative à mieux faire connaître le texte de la convention sur les droits de l’enfant. Un texte qui a été distribué à toute l’assistance.