Pendant 8 jours, le candidat à la candidature unique du Front de l’opposition pour l’alternance a sillonné la 7è province du pays. Il a mis à profit ce périple pour constater la dégradation très avancée de cette province et la précarité dans laquelle vivent les populations. Occasion aussi pour l’ancien président de la commission de l’UA de passer son message de nouvelle espérance, d’alternance démocratique et de changement.
Jean Ping a sillonnée, du 8 au 16 novembre courant tous les villages, regroupements de villages, cantons, districts, départements et villes de l’Ogooué-Lolo, à l’exception de Popa, chef lieu du district de Konabembé. Car, la route qui y mène est coupée depuis 3 ans à partir du village Nzambi 2, situé à 35 km de Koulamoutou, chef lieu de province. Pour y accéder, il faut continuer à pied sur un sentier. Il était à la tête d’une délégation composée entre autres de Philibert Andzembé (premier vice-président du Front de l’opposition pour l’alternance), Joël Ngouénéni (président des Sept merveilles du peuple – 7MP), Jean Marcel Malolas (président de l’Union des républicains pour le développement du peuple – URDP), Filibert Mayombo Mbendjangoye (président de l’Energie du peuple indépendant – EPI), Blaise Ivanga (vice-président de l’Union pour le progrès et la liberté – UPL), d’Annie-Léa Meye (Souverainiste), et de ses collaborateurs Daladier Hubert Minang-Fils et Jean Christian Kombila.
Dans les 65 étapes effectuées, un accueil très chaleureux, enthousiaste et fraternel lui a été réservé. Même sur les étapes non retenues, les populations exposaient leur joie le long des villages, au passage du cortège de l’ancien chef de la diplomatie gabonaise. A chacune de ses causeries et ses de meetings, l’ancien président de la commission de l’Union Africaine (UA) commençait son discours par, «Je suis venu me présenter à vous afin que vous connaissiez mon identité, mes origines, mon parcours et mes motivations réelles. Je vous laisse ainsi faire une étude comparative avec ceux qui se soustraient toujours au devoir de vérité historique, notamment sur leur identité qui s’impose malheureusement à tout grand homme».
Pour l’ancien président de la 59ème Assemblée générale de l’ONU, cette tournée en terre logovéenne était très importante. Elle lui a permis de constater l’état de dégradation très avancé de la province dite sœur du Haut-Ogooué et la situation d’abandon dans laquelle se trouvent ces populations. «L’Ogooué-Lolo comme tout le Gabon, va très mal», a-t-il constaté, avant de se demander : «Comment peut-on vivre dans une telle précarité dans un pays aussi riche que le notre ?».
L’ancien président de l’Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP) a dénoncé l’état de dégradation très avancé des routes départementales, l’absence d’eau potable et d’électricité, les dispensaires sans médicaments, le manque d’écoles et d’enseignants, qualifiant cette situation d’inacceptable. «C’est pour cette raison que nous voulons l’alternance. Ceux qui dirigent le pays, au lieu de payer les entreprises profitent de mettre l’argent dans les coffres forts à l’étranger. Achètent des châteaux à l’étranger. Il faut que cela change. Il faut qu’une autre équipe arrive au pouvoir par la voie des urnes pour faire un mandat une fois renouvelable. C’est cela que nous voulons pour mettre les gabonais à l’abri de la peur et du besoin», a dit Jean Ping un peu partout où il est passé. Rassurant que s’il venait à être candidat du Front de l’opposition pour l’alternance et élu à la présidence de la République en 2016, il va changer complètement la situation de précarité actuelle pour que le Gabon devienne un pays démocratique et où il fera bon vivre.
Porteur d’un message de nouvelle espérance, d’alternance démocratique et de changement, Jean Ping a précisé qu’il ne cherche pas à devenir parlementaire ou ministre. Et qu’il n’est pas contre ses frères de Logovéens à qui la pierre est jetée pour n’avoir pas pu développer la province. Pour lui, la responsabilité de la pauvreté du Gabon incombe au président de la République. «C’est lui qui décide ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. C’est lui qu’il faut remplacer. Le mal du pays vient d’en haut. Je vous assure que je ne reculerai pas. J’irai jusqu’au bout. Il faut sauver notre pays car il est en danger», martelait-il.
Le nouvel opposant a dénoncé les menaces de mort dont il est victime et les exactions policières notées ces derniers temps, notamment l’arrestation arbitraire de l’activiste Annie-Léa Meye et ses camarades, l’immolation douteuse par le feu de Béranger Obame Ntoutoume et le traitement des commerçantes qui s’étaient mises nues pour dénoncer les abus policiers. «Vous savez, dans nos traditions, quand les femmes se mettent nues, c’est pour vous maudire», a-t-il rappelé. Jean Ping a également dénoncé la destruction des édifices publics à Libreville, prenant notamment l’exemple l’hôpital Jeanne Ebori dont la conséquence, entre autres, a été la mise au chômage d’environ 1200 agents dont 6 professeurs agrégés. Il a également indexé les chantiers lancés ici et là dans le pays dont les travaux sont arrêtés. Et de se demander, «où va l’argent du pays ?».
A la question, «Pourquoi Jean Ping ne répond pas aux attaques de certains autres opposants ?», il a laissé entendre : «En effet, je constate qu’il y a une alliance objective entre certains partis de l’opposition et le pouvoir en place… Si je ne réponds pas aux attaques qui sont souvent grossières, c’est parce que j’espère qu’on va se retrouver pour faire un». L’homme politique a également demandé à tous les Logovéens d’aller se faire inscrire sur les listes électorales.
Avant de quitter Iboundji le 12 novembre dernier, Jean Ping a déposé une gerbe de fleurs sur le mausolée de l’ancien ministre Paul Moukambi afin d’honorer la mémoire de son ancien collègue d’université. Le même geste a été reproduit sur la tombe de l’ancien député PGP, Ernest Mboyi au village Lébani, dans le canton Lolo Wagna.