Libreville– L’homme d’affaire Seydou Kane, réputé être proche du palais présidentiel à Libreville a été interpellé puis gardé à vue à Nanterre en France ce mercredi suite à une vielle affaire de pots-de vin présumé avec la société française Marck, rapportent plusieurs médias français.
Selon le journal Le Monde, Seydou Kane a été interpéllé dans le cadre d’«une vieille affaire de pots-de-vin présumés que le groupe français Marck, spécialisé dans la confection d’uniformes militaires, est accusé d’avoir versé au directeur de cabinet de la présidence gabonaise, Maixent Accrombessi, pour obtenir un contrat de 7 millions d’euros avec le Gabon».
De fait, rappelle le site français, si l’affaire avait été aussi bien menée avec le ministère de l’Intérieur, c’est que le directeur de cabinet d’Ali Bongo, ancien facilitateur entre la société et le gouvernement gabonais, avait touché beaucoup d’argent. Selon l’enquête préliminaire ouverte en juillet 2007, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIFF) disposeraient documents attestant de différents virements émis par la société Marck sur des comptes appartenant à des sociétés gérées par des proches de Maixent Accrombessi ou par lui-même. Près de 300 000 (environ 200 millions de francs) euros d’abord, puis six virements d’un montant total avoisinant les 2 millions d’euros. En tout, 2,3 millions d’euros auraient bénéficier au présumé facilitateur.
Or, parmi les proches du Directeur de cabinet du chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui reste poursuivi pour «corruption active et passive d’agents étrangers, abus de bien social, blanchiment, recel, faux et usage de faux», le nom de Seydou Kane aurait été cité. Son interpellation, dit-on, devrait permettre de voir clair dans cette histoire qui dure plus de sept ans déjà, d’autant que l’enquête interroge également un virement de plus de 300 000 euros émis le 7 juin 2006 vers le compte monégasque d’une entreprise appartenant à Seydou Kane. Pour certains, la garde à vue de l’homme d’affaires n’est que la troisième partie d’une procédure qui s’annonce longue, après l’audition de Maixent Accrombessi et celle de Philippe Belin, le patron de Marck, les 3 et 5 août dernier.
Dans une longue interview au journal gabonais Le douk douk, Seydou Kane avait rejeté toutes ces accusations « Tout ce que je sais je l’ai appris par voie de presse comme tout le monde, n’ayant reçu ni convocation, ni avis de témoignage. Sauf à vouloir inventer, je ne peux rien dire. J’ai cru entendre que mon entreprise a été citée pour avoir reçu un virement de 300.000 euros. Sans m’avancer, je crois que les procédures judiciaires obéissent à certaines règles, pour me répéter, en dehors des commentaires médiatiques je n’ai jusqu’à présent, reçu aucune notification du tribunal ou de la brigade de répression financière. J’attends même si j’ai le vague sentiment que tout ça n’ira pas bien loin. Au regard des entorses grossières qui jalonnent l’instruction à son stade primaire. »
L’homme d’affaire avait ajouté : « ce que je note à ce stade primaire de cette prétendue affaire de corruption c’est qu’il y a comme une volonté affichée de nuire parce que de facto on met en avant la culpabilité et on exclut la présomption d’innocence ».