L’homme d’affaires sénégalo-malien officiant au Gabon a été interpellé par la police à son arrivée à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (France), mercredi 18 novembre, avant d’être conduit en garde à vue à Nanterre.
Après l’«acte d’humiliation» que d’aucuns avaient vivement décrié en août dernier après l’interpellation et la garde à vue de Maixent Accrombessi en France, le tour est venu à Seydou Kane. Peu avant 7 heures, le mercredi 18 novembre courant, l’homme d’affaires sénégalo-malien, détenteur d’un passeport gabonais, a été interpelé à l’aéroport Charles-de-Gaulle de Roissy, ont rapporté plusieurs médias français. Motif : «une vieille affaire de pots-de-vin présumés que le groupe français Marck, spécialisé dans la confection d’uniformes militaires, est accusé d’avoir versé au directeur de cabinet de la présidence gabonaise, Maixent Accrombessi, pour obtenir un contrat de 7 millions d’euros avec le Gabon», indique Le Monde Afrique. De fait, rappelle le site français, si l’affaire avait été aussi bien menée avec le ministère de l’Intérieur, c’est que le directeur de cabinet d’Ali Bongo, ancien facilitateur entre la société et le gouvernement gabonais, avait touché beaucoup d’argent. Selon l’enquête préliminaire ouverte en juillet 2007, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIFF) disposeraient documents attestant de différents virements émis par la société Marck sur des comptes appartenant à des sociétés gérées par des proches de Maixent Accrombessi ou par lui-même. Près de 300 000 (environ 200 millions de francs) euros d’abord, puis six virements d’un montant total avoisinant les 2 millions d’euros. En tout, 2,3 millions d’euros auraient bénéficier au présumé facilitateur.
Or, parmi les proches du «dircab», qui reste poursuivi pour «corruption active et passive d’agents étrangers, abus de bien social, blanchiment, recel, faux et usage de faux», le nom de Seydou Kane aurait été cité. Son interpellation, dit-on, devrait permettre de voir clair dans cette histoire qui dure plus de sept ans déjà, d’autant que l’enquête interroge également un virement de plus de 300 000 euros émis le 7 juin 2006 vers le compte monégasque d’une entreprise appartenant à Seydou Kane. Pour certains, la garde à vue de l’homme d’affaires n’est que la troisième partie d’une procédure qui s’annonce longue, après l’audition de Maixent Accrombessi et celle de Philippe Belin, le patron de Marck, les 3 et 5 août dernier.