Alors que la sécurité des chefs d'État africains vire à l'obsession, les agents chargés de la garantir sont moins nombreux mais mieux formés et mieux équipés. Enquête sur ces hommes qui suivent nos présidents comme leur ombre.
Il est aussi discret qu’omniprésent : depuis plus de trente ans, soit près de la moitié de sa vie (il a 63 ans), Park Sang-chul, « Monsieur Park », comme tout le monde l’appelle, dirige la sécurité personnelle du président gabonais Ali Bongo Ondimba. Ce Sud-Coréen, qui n’a guère le physique d’une armoire à glace même s’il ne vaut mieux pas s’y frotter (il est grand maître de taekwondo, 8e dan), véritable star dans son pays, est en permanence dans l’ombre du « patron ». Toujours impeccablement mis, il règne sur le premier étage du Palais du bord de mer, gère l’emploi du temps du chef de l’État ainsi que ses audiences (qu’il peut décaler ou annuler s’il estime que le président est trop fatigué ou pressé) et l’accompagne dans chacun de ses déplacements à l’étranger.
Il est le seul à pouvoir pénétrer dans son bureau sans s’annoncer, le seul aussi à échapper à toute hiérarchie, personne ne s’avisant, pas même le directeur de cabinet ou le secrétaire général de la présidence, de passer outre ses directives. Parfois, il est aussi secrétaire particulier : certains interlocuteurs d’Ali passent par lui pour joindre ce dernier et lui faire parvenir documents ou missives, en toute discrétion.... suite de l'article sur Jeune Afrique