Le cri d’alarme lancé lors du conseil des ministres du 12 novembre 2015 par le président de la République, Ali Bongo Ondimba sur le phénomène d’exploitation forestière illégale et sur la recrudescence des arnaques entreprises par certains établissements de microcrédits amène à s’interroger sur le travail réel de nos ministères, directions et agences de ceci et de cela. Sans nul doute, chacun sait au moins à qui imputer ce « laisse faire » et « laisser aller ».
Depuis 2009, sous l’impulsion du président de la République, Ali Bongo Ondimba, le Gabon aspire à l’émergence notamment à l’horizon 2025. La performance des administrations publiques, des ministères, directions, agences et autres organes de l’Etat, des fonctionnaires et citoyens qui les dirigent est une donnée cruciale pour atteindre cet impératif.
Ci et là, des lois et mesures pour accompagner cette orientation stratégique ont été votés. L’enjeu est de se défaire des pratiques d’autrefois même si cela demeure un défi lourd pour une population longtemps habitué à la facilité, au « laisser faire » et « laisser aller ».
Cependant l’on remarque que les mêmes habitudes, les mêmes lenteurs administratives sont toujours d’actualité et les pratiques de certains entrepreneurs sur le terrain confirment bien ce constat. Comment en effet, expliquer la persistance du phénomène d’exploitation forestière illégale et la recrudescence des arnaques entreprises par certains établissements de microcrédits alors qu’un cadre juridique pour traquer les auteurs de ces crimes fauniques et économiques existe?
L’écho des médias nationaux sur le phénomène d’exploitation forestière illégale sur le territoire national ne cesse de retentir pourtant malgré cette alerte aucun haut commis de l’Etat ne semble réellement déterminé à faire appliquer la loi ni même à poser une action dans ce sens pour faire mentir le regard critique des uns et des autres. Conséquence immédiate, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les opérateurs économiques spécialisés dans ce secteur continuent d’exploiter illégalement la forêt gabonaise et les essences protégées sous le regard des ministères, directions et agences publiques de tutelle, etc…
Ce portrait est similaire au cas « d’arnaques » récemment enregistré avec la BR Sarl, un établissement de microcrédit soit disant ‘’’multiplicateur de richesse’’ dont les responsables se sont évanouis dans la nature avec « l’argent de centaines de gabonais ». Pourtant, c’est sous le regard des ministres compétents que cet établissement s’est érigé sur le territoire national et a significativement pris de l’ampleur du jour au lendemain, avant de disparaître. Va-t-on dire aux Gabonais, que les dirigeants de cet établissement n’étaient pas enregistrés auprès du CDE, du budget etc… ?
Lorsque l’on s’évertue à faire de l’émergence, l’éloge d’un futur rêvé, il faut que la réalité actuelle tende à converger vers cet idéal que beaucoup de gabonais louent dans sa forme. Car vouloir être émergent à l’horizon 2025, implique un réel engagement qui impose des actions de fermeté, rigueur, travail, performances et contrôles sur le terrain.