i le Conseil de ministres du 12 novembre dernier a reconnu le caractère illégal des établissements de micro-finance au Gabon, il n’en demeure pas moins que sa responsabilité est engagée, les autorisations d’exercice étant délivrées par le ministère de l’Economie.
Face à ce qui est arrivé à l’entreprise bancaire, BR Sarl, dont les clients ne savent plus à quel saint se vouer, suite à la disparition de leur argent dans les caisses de l’entreprise «bâtisseuse de richesses», le gouvernement semble ne pas vouloir aller au-delà des enquêtes. S’il a intimé l’ordre aux différents ministres concernés d’accélérer les enquêtes en cours, le temps qui s’écoule et de la tournure prises par les événements plongent les victimes dans le désespoir total.
L’hebdomadaire Echos du nord du 16 novembre courant explique que le mirage de BR Sarl est d’abord à mettre à l’actif du gouvernement. Selon notre confrère, le ministère de l’Economie est coupable d’avoir délivré tous les agréments nécessaires à l’exercice dans un domaine aussi sensible que la micro-finance. Le pire est que BR Sarl ait été autorisé de se positionner au rang de micro-finance de seconde catégorie, c’est à dire ayant au moins un capital de cinquante millions de francs. Ces agréments auraient donc convaincu les épargnants du sérieux de cet établissement où ils ont placé des sommes importantes en espérant réaliser des bénéfices proportionnels aux taux d’intérêt promis.
Pour notre confrère, c’est au nom de ses engagements que le gouvernement a le devoir de prendre des mesures urgentes visant à rembourser les victimes. On se souvient, en outre, que le responsable de BR Sarl, Fidèle Mapakou, avait, à travers un communiqué à la télévision nationale, promis de rembourser les épargnants à partir du 10 novembre dernier. Une promesse malheureusement non tenue. Plus grave encore, l’hebdomadaire Echos du nord note que les victimes se sont organisées pour porter le problème devant le Parlement, qui aurait brillé par son indifférence vis-à-vis de la détresse des victimes. Quoi qu’il en soit, cette affaire interpelle le gouvernement, qui doit prendre des mesures urgentes pour permettre de réparer le préjudice, mais aussi éviter de tels débordements à l’avenir.