D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), «un système de santé performant offre des services de qualité à tous, quels que soient le moment et le lieu où ils en ont besoin». Si l’agence onusienne intègre le fait que la configuration des services varie d’un pays à l’autre, elle n’en rappelle pas moins que pour évaluer la performance d’un système de santé, nonobstant les moyens financiers, des exigences précises doivent être remplies «en toutes circonstances». Il s’agit, notamment, d’un mécanisme de financement solide, d’un personnel qualifié, de la disponibilité d’informations fiables sur lesquelles fonder les décisions, d’une infrastructure bien entretenue et de moyens logistiques adéquats. Or, sur tous ces plans, le gouvernement met en avant sa volonté, sans qu’une réelle amélioration ne soit visible dans les hôpitaux. «La demande est plus forte que l’offre», reconnaît-il d’ailleurs.
Pour le gouvernement, il est évident que beaucoup reste à faire, particulièrement dans le domaine des technologies, de la logistique et du personnel, l’absence de spécialistes dans plusieurs domaines se faisant de plus en plus pesante en raison d’importantes dépenses consenties pour les évacuations sanitaires. Dans son rapport «Health care Outcomes Index», publié en 2014, l’Economist intelligence unit classe le système de santé gabonais parmi les plus «médiocres» du monde. «La performance de (ce système) n’est pas au rendez-vous, eu égard aux dépenses engagées par le gouvernement», peut-on lire dans ce rapport, qui dénonce «une allocation inadéquate des ressources». Ne consacrant, selon le rapport, que 3,8% de son PIB à la santé publique, le Gabon dont la dépense de l’Etat en santé par habitant était, en 2013, de 240 dollars (environ 130 000 francs CFA), fait partie, avec l’Afrique du Sud, des pays ayant les pires systèmes de santé.
Etabli grâce aux informations de l’OMS, ce classement qui considère le système de santé japonais comme le plus performant du monde, combine des facteurs simples comme l’espérance de vie et le taux de mortalité infantile à des facteurs pondérés tels que les années de vie ajustées sur l’incapacité (AVAI) et l’espérance de vie ajustée en fonction de l’état de santé (EVAS), tout en prenant en compte le vieillissement de la population ainsi que le taux de mortalité chez les adultes. Pour l’OMS, «un système de santé qui fonctionne bien répond, de manière équilibrée, aux besoins et attentes d’une population, en améliorant l’état de santé des personnes, des familles et des communautés, en défendant la population contre les menaces pour sa santé, en protégeant les personnes des conséquences financières de la maladie, en assurant un accès équitable à des soins centrés sur la personne et en permettant aux gens de prendre part aux décisions qui touchent à leur santé et au système de santé». Reste donc au Gabon à mettre en place une meilleure politique de santé publique.