Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le 10 novembre dernier, l’équipe du navire de guerre, Le Mistral, fleuron de l’armée française, en escale au large de Libreville, a reçu à son bord une clientèle plutôt selecte pour une visite envoutante.
Avec un tirant d’eau de 6,2 m, le géant de mer ne pouvait accoster sur la plage de la Sablière où les diplomates en poste à Libreville et plusieurs officiers supérieurs des forces armées gabonaises étaient invités pour entamer la randonnée.
Un petit bateau a assuré le relai du rivage à la mer où Le Mistral avait déjà déployé sa voilure plusieurs heures auparavant. Unique consigne de l’ambassade de France qui a sélectionné les invités : « tenue de ville ou tenue militaire exigée ». Ce que la représentation diplomatique française au Gabon ignorait c’est que la nature ne se fait pas dicter la loi humaine.
La mer est très agitée. Les diplomates en costume cravate ont du mal à monter à bord du bateau devant assurer la navette entre le rivage et Le Mistral. Après plusieurs tentatives, un premier diplomate monte. Il chute lourdement sur la passerelle. Les autres apeurés finiront par réussir.
La navette pousse vers le large. Ambiance bon enfant, capture d’images via les téléphones hi-tech qui ne quittent plus la main.
Comme un jeu d’enfant, la navette pénètre au cœur du Mistral par l’arrière. Des matelots le maitrisent comme dans un port. « Normal car Le Mistral est un navire amphibie », explique un marin français. L’accueil est parfait. Direction, la salle des conférences située dans un des 20 étages du navire.
Les visiteurs sont rejoints par le Vice-premier ministre gabonais, Ministre de la Formation professionnelle et de l’insertion des jeunes, Flavien Nziengui Nzoudou arrivé par hélicoptère en compagnie de l’ambassadeur de France au Gabon, Dominique Reneaux.
Le commandant du navire, le Capitaine de Vaisseau Benoit de Guibert lance une présentation power-pointe de son bijou. Le Mistral (L9013) est un bâtiment de projection et de commandement (BPC) de la Marine nationale. C’est le plus important bâtiment en tonnage après le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle, qu’il dépasse d’ailleurs en hauteur d’un mètre au niveau du pont d’envol. Déplaçant 21 300 tonnes à pleine charge, il a une longueur de 199 mètres, une largeur de 32 m et un tirant d’eau de 6,2 m.mistral7
Le Mistral peut transporter de 15 à 20 hélicoptères, une centaine de véhicules blindés ou un escadron de 13 chars lourds et entre 450 et 650 troupes, 180 membres d’équipage, grâce à ses capacités amphibies, le Mistral peut participer à l’exécution d’une opération aéromobile à partir de la mer ou effectuer le transport et le débarquement d’un escadron de véhicules et d’hommes.
La salle où s’effectue la présentation est en fait transformée en état major en temps de guerre. Les officiers s’y retrouvent pour travailler en toute sécurité comme s’était le cas en Libye où le bâtiment a participé à la guerre qui a permis d’éliminer le colonel Kadhafi.
Actuellement, Le Mistral participe à une mission de surveillance du Golfe de Guinée allant du Sénégal jusqu’en Angola.
Cette présentation s’est poursuivie par la visite de quelques compartiments du navire.
Par petit groupe, l’équipage s’est donné un plaisir de faire découvrir leur prestigieux bijou. L’hôpital de plus de 800 m2 équivalent à un hôpital d’une ville de 15 000 habitants, les couchettes aux allures de chambre VIP, la salle de stockage des hélicoptères, une autre pour les véhicules blindés…
« C’est le château », s’exclame un officier supérieur de la marine gabonaise. Très admiratif, il ne veut même pas faire une comparaison avec sa flotte nationale. La cabine de pilotage est une vaste salle où tout est informatisé.
La présentation est quelques bâclée sur les volets purement militaires du navire qui assure dans le golfe de guinée des missions de formation des marins de la région.
Flavien Nziengui Nzoundou a été le premier à quitter le navire via la rampe d’atterrissage et de décollage des hélicoptères. Les autres convives sont reparties par la navette.