Visant à réduire le taux de contamination à VIH/Sida chez les adolescents, cette initiative pilotée par l’Unicef et l’Onusida vient d’être lancée à Libreville.
Programme mondial lancé à partir du Kenya au mois de février dernier, l’initiative «All In» arrive au Gabon. L’ambition de ce programme est de réduire de 75% le taux d’infection à VIH/Sida chez les adolescents, de réduire de 65% le taux de mortalité et d’aboutir à zéro infection chez les jeunes et adolescents dont l’âge varie entre 10 et 19 ans. Selon l’Unicef et l’Onusida, parties prenantes de cette opération, «le sida est devenu la première cause de décès des adolescents en Afrique et la deuxième au niveau mondial». «Un enfant ou adolescent de moins de 15 ans sur quatre seulement au plan mondial a accès à un traitement antirétroviral», précise-t-on. Pour stopper ce qui apparait comme une disparité, «All In» se veut une plate-forme d’action contre le VIH/Sida chez les adolescents et les jeunes.
Car, précise-t-on, «les nouvelles infections à VIH ne diminuent pas aussi rapidement chez les adolescents que dans les autres groupes d’âge». Surtout que les adolescentes sont les plus touchées, en particulier en Afrique subsaharienne. «Bien que des avancées significatives aient été enregistrées dans pratiquement tous les domaines de riposte au VIH, les progrès restent largement insuffisants concernant les adolescents (15 à 19 ans)», rapporte encore l’Onusida.
Présentant les statistiques au niveau national, la directrice générale de la prévention du Sida a estimé qu’il faudrait aboutir à «une génération sans VIH/Sida». On a ainsi appris qu’au Gabon, les nouvelles infections sont à la baisse chez les adolescents et les jeunes depuis le pic de 2001. Par contre, les décès chez les enfants (5 à 9 ans) et les adolescents (10 à 19 ans) liés au Sida augmentent depuis 2001. Un état de fait explicable par l’inadaptation des services de dépistage ainsi que par le manque d’accompagnement des enfants et adolescents dans les centres de traitement. «La vulnérabilité des filles au Gabon est élevée : en 2014, les adolescentes ont été victimes de 80% de l’ensemble des nouvelles infections qui touchent les adolescents dans le pays», a fait savoir Briana Amissa Bongo Ondimba, ajoutant : «J’appelle les adolescents à prendre le leadership de l’initiative «All In», tout en les assurant de la disponibilité du gouvernement et de l’ensemble des acteurs de la lutte à les accompagner afin de mettre un terme à l’épidémie du Sida chez les adolescents et les jeunes».
Inge Tack, directrice pays de l’Onusida a, quant à elle, déclaré : «en intégrant les adolescents et les jeunes au processus décisionnels qui ont un effet direct sur leur vie, cette initiative catalysera le changement». Et, de fait, cette initiative, résolument axée sur les besoins particuliers des jeunes, comprend quatre domaines d’action que le représentant de l’Unicef s’est fait un plaisir de décliner. Jacques Boyer a évoqué l’engagement ; la mobilisation et l’autonomisation des adolescents ; l’amélioration de la collecte des données et ; la stimulation de nouvelles approches pour mettre à la portée des jeunes des services de prise en charge du VIH adaptés à leurs besoins. «Les enfants et les jeunes, notamment les plus vulnérables, devraient être les premiers, et non les derniers, à bénéficier des progrès que nous avons enregistrés dans la riposte au Sida au Gabon. C’est seulement ainsi que nous arriverons à instaurer l’équité», a-t-il lancé.
Au non de la jeunesse, le président du Conseil national de la jeunesse du Gabon (CNJG) a affirmé que la jeunesse est partie prenante et intégrée de l’initiative All In. «C’est avec détermination, audace et l’esprit d’innovation que nous assumons ce leadership dont le pays a besoin pour mettre fin à l’épidémie», a déclamé Andy Roland Nziengui Nziengui.
All In souhaite impliquer directement les adolescents et les jeunes dans les programmes nationaux de prévention et de prise en charge pour induire chez eux un changement qualitatif et durable de comportement qui les préserve de cette pandémie.