Si le premier est tenu de s’expliquer dans les jours qui viennent devant une commission du Conseil national de la communication (CNC), le second a écopé d’une interdiction de paraître de 15 jours. Motif : leur appel à «la déstabilisation des institutions de la République».
Le 12 novembre courant, au terme d’une séance plénière, le Conseil national de la communication (CNC) a accédé à la demande du directeur de la publication du journal La Loupe, qui sollicitait son arbitrage dans le litige qui l’oppose à l’imprimeur Multipress et au distributeur Sogapresse. Si l’on pensait les choses rentrées dans l’ordre, avec l’appel du régulateur à relancer la distribution de l’hebdomadaire qui n’a pas été condamné depuis la plainte annoncée à son encontre par le gouvernement, qui l’accuse d’avoir tenu des «propos d’une extrême gravité, appelant à la xénophobie, à la violence, à la haine et au meurtre», dans son édition du 3 novembre 2015, c’était sans compter sur le trop grand attachement du CNC à l’«éthique». Dans un communiqué, l’institution fait savoir qu’elle a décidé d’auditionner le directeur de la publication le 18 novembre prochain. Histoire de voir plus clair dans cette affaire qui suscite déjà de vives critiques et quelques craintes plus ou moins justifiées dans le secteur de la presse nationale.
Mis dans le même panier que La Loupe, l’hebdomadaire Gabon d’abord, qui avait su se faire oublier jusqu’à lors, a écopé de 15 jours d’interdiction de paraître. Motif : des propos jugés dangereux pour la paix, la cohésion nationale mais surtout «contraires aux règles d’éthique et de déontologie professionnelles». Dans sa parution du 5 novembre 2015, notre confrère a titré en Une : «Requête à destitution du président de la République, Moukagni-Iwangou relance le débat ou distrait l’opinion». Si le seul titre était loin d’enfreindre les règles chères au CNC, c’est le contenu de l’article, pis, son «illustration» qui a justifié cette décision. D’autant que, a fait savoir le régulateur national des médias, «le journaliste (est sorti) du cadre de cette requête pour appeler à la déstabilisation des institutions de la République, soit par les urnes soit par la lutte armée».