Le Conseil des ministres du 12 novembre courant a approuvé un projet de décret portant création et organisation de l’Agence nationale de la statistique, des études démographiques, économiques et sociales (Ansedes) dont la mission principale est la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans le domaine de la statistique
La gestion des statistiques par une administration centrale présentait-elle des carences d’ordre structurel ou fallait-il simplement succomber à la mode de mise en place d’établissements publics ? La capacité à optimiser l’exploitation des ressources ou à mieux évaluer les progrès accomplis en matière de développement dépend-elle de la nature juridique de l’entité en charge de cette mission ? En tout cas, en sa séance du 12 novembre courant, le Conseil des ministres a adopté un projet de décret portant création et organisation de l’Agence nationale de la statistique, des études démographiques, économiques et sociales (Ansedes), transformant ainsi la direction générale de la Statistique en un établissement public.
A en croire le gouvernement, l’Ansedes aura pour missions d’assurer la gestion des répertoires nationaux d’identification des individus et entreprises, en collaboration avec les administrations ou organismes compétents ; la diffusion et la publication des études et ; la définition et l’harmonisation, avec les autres organismes des pays de la sous-région, des standards et données statistiques. À ce titre, elle sera, notamment, chargée de produire, analyser et diffuser les statistiques officielles, mener des enquêtes périodiques ou ponctuelles d’intérêt général auprès des entreprises ou des ménages, mesurer les principaux indicateurs économiques, organiser les opérations de recensement de la population et en assurer la publication ainsi qu’estimer le solde migratoire.
Pour son fonctionnement, l’Ansedes sera dotée d’un conseil d’administration, d’un conseil scientifique, d’une direction générale et d’une agence comptable. Pour que l’Ansedes ne soit pas simplement une agence de plus, qui vient marcher sur les plates-bandes de l’administration centrale, elle devra être dotée d’un budget conséquent, permettant la conduite d’opérations statistiques de façon régulière. N’empêche, qui s’accorde à reconnaitre que «l’utilisation des statistiques renforce les probabilités de succès des politiques publiques», comprend la nécessité de doter l’État d’une structure statistique performante et opérationnelle. «Les données constituent une composante essentielle de la planification du développement. En l’absence d’une telle information, les efforts déployés pour planifier la croissance et le bien-être à venir de la population ne peuvent s’ancrer dans la réalité et sont nécessairement incomplets », disait, en son temps, Peter Anyang’ Nyong’o, ancien ministre du Plan et du Développement national du Kenya.