La paroisse Sainte-Thérése, située au quartier Balise (2e arrondissement de Port-Gentil), a été transformée en un vaste centre hospitalier, le 7 novembre dernier, par l’ONG présidée Léon Ababé. Tri, médecine générale, pédiatrie, cardiologie, chirurgie, laboratoire, vaccination et même pharmacie gratuite y ont été déployés.
La grande pluie sur la ville dans la matinée n’a pu dissuader les Port-Gentillais, qui ont fait le déplacement des lieux par centaines afin de trouver une solution aux maux dont ils souffrent en silence, faute de moyens. «Nous étions inquiets en voyant la pluie tomber à verse. Mais les gens n’ont pas attendu que la pluie se calme pour prendre d’assaut la paroisse. Et il n’y a pas que les habitants de la Balise ou du 2e arrondissement. Ils viennent de tous les coins de la ville», a confié une des responsables de Synergie. Alors que l’ONG avait prévu recevoir environ 200 personnes, dans la mi-journée le service de tri avait déjà enregistré près de 400 patients. «Ils appartiennent à tous les âges même si les enfants et les personnes âgées sont plus nombreux», a indiqué la responsable du service installé dans la grande salle où se tient d’habitude la messe.
Dans un bâtiment annexe situé sur le flanc droit de l’église, des cris et des pleurs d’enfants ne laissaient aucun doute sur les services qui s’y trouvait. Dans une salle, un médecin pédiatre examine un enfant alors que des dizaines d’autres attendent, accompagnés de leurs parents. «Tout se passe très bien. Les cas récurrents concernent la toux, la diarrhée, des hausse de température. Nous demandons des examens quand c’est nécessaire avant de prescrire un traitement», a confié le pédiatre. Consacrée au service de vaccination, la salle d’à-côté ne désemplissait pas non plus. «Nous administrons des vaccins aux enfants de 0 à 11 mois et aux femmes enceintes», a indiqué Hamelin Dietha, logisticien régional en charge de la vaccination dans la province de l’Ogooué Maritime. Les vaccins administrées permettent en effet d’immuniser les enfants et les femmes enceintes contre la tuberculose, la poliomyélite, la diphtérie, la coqueluche, l’hépatite B, la méningite, la rougeole, la fièvre jaune et le tétanos. Une véritable aubaine pour les familles économiquement faibles, sans moyens pour se procurer ces vaccins bien onéreux dans les pharmacies.
Le dispensaire de la paroisse a quant à lui prêté son cadre aux services de cardiologie, gynécologie et chirurgie gérés par d’éminents spécialistes que l’on ne rencontre pas à souhait dans les hôpitaux, sans le moindre radis. Un service de médecine générale y était également installé. «La tension artérielle, le diabète, les douleurs articulaires sont des cas qui reviennent de plus en plus», a indiqué le médecin généraliste entre deux consultations. En suivant une femme d’un certain âge, sortant du service de cardiologie, l’on a découvert la pharmacie, remarquablement achalandée dans une salle retenue pour la circonstance. Plusieurs techniciennes s’y attelaient à servir gracieusement des patients leur présentent des ordonnances. Et tout le monde était visiblement satisfait car presque tout avait été prévu.
«L’ONG Synergie a payé des médicaments dans la centrale d’achats que je dirige à l’hôpital régional de Ntchengue, des génériques et des spécialités. Mais elle s’est également approvisionnée dans les pharmacies de la ville. Chaque patient trouve donc son compte», a rassuré Antoinette Moulacki, responsable de l’antenne régionale des pharmacies maritimes. «Ces médicaments de tension coûtent excessivement chers et je n’ai pas toujours d’argent pour m’en procurer. Et là, on vient de m’en donner gratuitement. C’est pour moi l’occasion de remercier monsieur Léon Ababé qui a initié, avec son ONG, cette caravane médicale», a souligné la vieille dame pistée plus haut et ayant permis de découvrir la pharmacie. Des déclarations, témoins du soulagement mais également de la gratitude des populations qui chaque jour découvrent l’étendue de l’altruisme de Synergie dont l’action permet de redonner le sourire et l’espoir à beaucoup.
