Profitant de l’annonce de son premier congrès statutaire, prévu pour les 14 et 15 novembre prochain à Libreville, l’intersyndical du secteur de l’éducation n’a pas manqué de rappeler le gouvernement à ses engagements.
Si l’on pensait le bras-de-fer entre la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed) et le gouvernement définitivement terminé à la suite de la mise en place, en juillet dernier, du nouveau système de rémunération des agents de l’Etat, c’était peu connaître la grande mémoire de cette centrale syndicale. Le week-end écoulé, à la faveur de l’annonce de leur premier congrès statutaire prévu pour les 14 et 15 novembre prochain à Libreville, ses responsables ont tenu à rappeler au gouvernement ses différents engagements. Un rappel qui appelle à la satisfaction complète du reste des revendications contenues dans les nombreux préavis de grève déposés depuis plusieurs mois au ministère de l’Education nationale, mais surtout dans le rapport final de l’assemblée générale du 3 octobre dernier.
Alors que l’année académique semble se dérouler sereinement, plus d’un mois après le début des enseignements, la Conasysed a fustigé l’inaction du gouvernement en faveur de la restitution à tous les enseignants des bons de caisse séquestrés de mars à août 2015, de même que le remboursement des différentiels de salaire «arbitrairement ponctionnés» au mois de juin et juillet aux leaders syndicaux et à certains enseignants. Dans la foulée, Simon Ndong Edzo, son délégué général, a condamné le non-paiement de la Prime d’incitation à la performance (PIP) du deuxième trimestre de 2015, le non-paiement des cas d’omission de la Prime d’incitation à la fonction enseignante (Pife) de l’année en cours et le non-paiement de toutes les vacations aux dernières sessions d’examens et concours.
Un brin menaçant, la Conasysed a rappelé que son assemblée générale avait accordé un sursis au gouvernement concernant l’exécution des points relatifs au traitement définitif des dossiers du pré-primaire, le paiement des rappels de solde dus aux agents de l’Etat exerçant dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle, attendu depuis le 31 décembre 2014. Au nombre des autres revendications, la Conasysed a réaffirmé sa détermination en faveur de l’annulation de la décision jugée «subjective» liée à l’avancement au mérite, non sans rappeler les aspects liés à la régularisation de toutes les situations administratives, notamment les recrutements, l’intégration, l’avancement et le reclassement des enseignants. A quelques jours de l’organisation de son congrès, plus de trois ans après sa légalisation, elle a fait savoir qu’il s’agit d’un sursis qui court jusqu’au mois de décembre prochain. La balle est donc dans le camp du gouvernement, qui entend instaurer une nouvelle relation avec les enseignants à partir de cette année.