100 millions de personnes supplémentaires sombreront dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 si les mesures de réduction des gaz effet de serre ne sont pas prises immédiatement. Tel est la quintessence d’un rapport publié par la Banque mondiale le 08 novembre sur l’impact du changement climatique sur la pauvreté.
Menée dans 92 pays, l’étude révèle que les effets du réchauffement pourraient menacer la sécurité alimentaire dans les régions pauvres, en Afrique subsaharienne notamment, tout en créant un terrain favorable pour les maladies telles que le paludisme ou la diarrhée. Cela pourrait particulièrement toucher les populations à faible revenu qui tirent leur subsistance de l’agriculture et n’ont pour la plupart pas de couverture sanitaire. Les populations disposant de moins de revenus seront les plus touchées. « Les plus pauvres sont non seulement les plus touchés, mais ils perdent beaucoup plus quand ils sont frappés par un choc climatique, car, leur patrimoine qui se résume souvent à du bétail ou à leur logement, peut être complètement détruit lors d’un choc.» a déclaré au monde, Stéphane Hallegatte, l’un des auteurs du rapport.
La Banque mondiale préconise un renforcement des mécanismes de protection sociale ainsi que la mise en place d’une agriculture résiliente aux impacts du réchauffement pour éviter la réalisation de ce scénario. Tous ces efforts précise-t-elle, doivent aller de pair avec un lutte les émissions de gaz effet de serre afin d’éviter un ralentissement de la lutte contre la pauvreté. « Les politiques de réduction des émissions doivent protéger et même profiter aux gens pauvres.» peut-on-lire dans le rapport.
Le déficit de financement des mesures d’adaptation au réchauffement climatique par les pauvres s’élève à 1000 milliards $. Les 100 milliards promis par les pays pauvres, et si difficilement rassemblés, ne représentent donc que le dixième des fonds nécessaires pour une adaptation correcte aux changements climatiques dans les pays pauvres.