Les forces de l’ordre ayant, très tôt, investi les principaux points de l’itinéraire, la marche pacifique initiée par le Front des indignés, le 6 novembre courant à Libreville, pour protester contre le traitement dégradant dont ont été victimes les commerçantes de l’ancienne Gare routière n’a plus eu lieu.
L’invitation émise par Aminata Ondo Mendogo à l’endroit des Gabonais ayant été choqués par la vidéo et le traitement infligé aux commerçantes de l’ancienne Gare routière, à prendre part une marche pacifique le 6 novembre dernier a reçu un écho favorable. Pour preuve, même les forces de l’ordre sont sorties de leurs casernes. La raison de leur présence était très claire : elles n’entendaient pas encadrer la manifestation mais plutôt dissuader les organisatrices de mettre à exécution leur projet. «Nous sommes rassemblées et à notre grande surprise, nous constatons la présence de la police qui nous apprend que la manifestation n’a pas été autorisée. Le ministère de l’Intérieur aurait pu nous le signifier la veille. C’est quand même indécent de se rendre compte de l’interdiction le matin en venant sur les lieux», a dénoncé la présidente du Front des indignés.
En effet, vers 7 heures du matin, les forces de l’ordre étaient déjà déployées au lieu de départ annoncé de la marche – rond-point de la Démocratie – et au point de chute – Assemblée nationale. Une situation que les manifestantes ont qualifiée d’illégale et arbitraire. «La loi dit lorsqu’on dépose une demande d’encadrement pour une marche, au bout de trois jours, elle doit être signifiée, mais si la signification n’est pas faite, qui ne dit mot consent. Je pense que nous avons des droits que la Constitution nous donne : nous demandons une marche pacifique et un encadrement policier», a lancé Aminata Ondo Mendogo, assurant ne pas abandonner le combat. «Nous sommes légalistes. Nous, nous replions pour retourner vers le ministère de l’Intérieur et relancer cette demande pacifique, pour que nous puissions exercer notre droit de marcher», a-t-elle conclu.
L’initiative du Front des indignés vise à faire comprendre aux députés qu’il y a des gens qui souffrent et ne doivent pas être exclus de la société ou devenir les victimes de l’incivisme et bavures policières à répétition.