Sur les fondements et la portée de la Gabonaise des réalisations agricoles et initiatives des nationaux engagés (Graine), le ministre de l’Agriculture et de l’Entreprenariat agricole, Chargé de la mise en œuvre du programme Graine déverse une série de poncifs, éludant la question de l’autosuffisance alimentaire.
Après l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem, le président de la République est dans la province de la Ngounié, dans le cadre de la promotion du programme Graine. Quel autre objectif vise ce déplacement ?
L’objectif de la visite du chef de l’Etat, qui se rend à Mouila, c’est d’aller confirmer le lancement du programme Graine, comme ça l’a été dans le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo. Le président de la République aura à visiter trois sites : celui de Morembou sur la route de Lébamba-Ndendé, celui de Dilolo sur la route de Ndendé-Dolisie et sur la route de Ndendé-Mouila. Il s’y rendra personnellement et aura l’occasion de distribuer des documents, précisément des agréments, aux futurs propriétaires des sites.
Ces agréments leur permettraient-ils d’être définitivement propriétaires des sites ? Ou est-ce pour période donnée ?
Ces agréments constituent leur premier instrument de travail.
Et quels sont les critères d’éligibilité?
Ils sont que les Gabonaises et les Gabonais, qui ont répondu à l’appel du chef de l’Etat vont se regrouper en coopérative, pour obtenir les documents nécessaires afin de se lancer dans la culture du produit qu’ils auront à développer.
De quels types de culture s’agira-t-il exactement ?
Pour les sites que j’ai cités précédemment, il s’agit de la culture du palmier à huile. Ces paysans que nous appellerons désormais coopérateurs vont travailler à la culture du palmier à huile.
Il s’agira d’une agriculture agro-industrielle mécanisée. Ce qui nécessite du personnel et une certaine expertise. Les membres de ces coopératives bénéficient-ils de formation, en vue de renforcer leurs capacités ?
Vous le savez, le programme Graine est un projet qui tient à cœur le président de la République. Nous y travaillons en partenariat public-privé. Et dans ce programme, nous avons un partenaire : Olam International. Ce partenaire détient 49% d’actions dans le programme et 51% pour l’Etat gabonais. Les compatriotes qui vont y travailler seront soutenus financièrement et bénéficieront du matériel nécessaire pour mener à bien leurs activités.
Et le volet formation pour l’utilisation de ce matériel?
Au sujet du développement de ce programme, il est à savoir qu’il y a déjà des Gabonais en formation en Malaisie. Ils y sont pour acquérir des techniques et des connaissances, pour qu’ensuite ils forment d’autres Gabonais à leur retour.
300 milliards en importation alimentaire par an jusqu’à ce jour, cela semble excessif. Êtes-vous sûr que le programme Graine, seul, permettra d’inverser la tendance?
Il n’y a pas que le programme Graine au niveau de l’agriculture. Il y a également les missions classiques du ministère auxquelles vient s’ajouter ledit programme. Nous y travaillons, et au niveau du ministère nous avons plusieurs structures qui ont pour visée de concourir au développement de l’agriculture qui à cours, moyen et long termes, permettra aux Gabonais de manger gabonais.
L’agriculture représenterait aujourd’hui un peu plus de 5% du PIB. Peut-on dire qu’il y a à ce jour des produits gabonais concurrentiels ?
Les Gabonais produisent beaucoup. C’est le constat que je fais, et je l’ai fait avant ma nomination à la tête du ministère de l’Agriculture. Ils produisent surtout de la banane et du manioc, et ça peut se vérifier le long de la route.
Quand débutera de manière effective la production dans le cadre du programme ?
Ça a déjà commencé. Le lancement qui a été fait par le président de la République dans le Woleu-Ntem et l’Ogooué-Ivindo donne aujourd’hui des fruits, et nous constatons qu’il y a déjà du manioc et de la banane en production. C’est quelque chose de concret.
D’aucuns estiment que ce programme participe à la dégradation de l’environnement…
Le projet Graine ne peut pas participer à la dégradation de la forêt. Nous travaillons en tenant compte de la conservation de la nature.