A la faveur de son audience avec le ministre de l’Intérieur, le 30 octobre dernier à Libreville, le médiateur de la République a recommandé de sévères sanctions à l’endroit des policiers impliqués dans l’affaire des commerçantes nues de Libreville.
Remonté et indigné par la scène humiliante des commerçantes nues interpellées, menottées puis filmées dans un commissariat de la capitale gabonaise, le médiateur de la République a demandé des sanctions contre les éléments des forces de l’ordre impliqués dans cette affaire. Lors de son audience avec le ministre de l’Intérieur, le 30 octobre dernier à Libreville, «Madame le médiateur a tenu à manifester son indignation à la suite de la mise en ligne d’une vidéo dégradante présentant des mères de famille dénudées filmées dans un commissariat de police par des agents des forces de police nationale», soutient un communiqué à l’issue de la rencontre entre Laure Olga Gondjout et Pacôme Moubelet Boubeya. «Le buzz ainsi créé par cet attentat à la pudeur, a contribué à présenter une image affreuses des forces de police nationale et écorner l’image de marque du Gabon en matière du respect des droits de la femme, au moment où est lancé la décennie de la femme gabonaise», poursuit le texte.
Laure Olga Gondjout a ainsi recommandé à son hôte que des «mesures idoines soient prises pour éviter toute récidive et s’assurer qu’au sein du département ministériel dont il a la lourde charge, l’autorité rime avec exemplarité». Elle a également recommandé au ministre de «trouver des solutions durables susceptibles de concilier les impératifs du respect de l’occupation légale du domaine public et d’installation urgente, durable et sécurisée sur des sites appropriés des femmes gabonaises désireuses d’exercer des activités économiques génératrices de revenus indispensables à l’entretien digne de leurs familles dont elles sont souvent l’unique soutien».
Pour rappel, ces commerçantes s’étaient dénudées le 17 octobre dernier au marché de la Peyrie, à Libreville, pour protester contre la police qui tentait de les déloger du site illégalement occupé par ces dernières. Interpellées puis incarcérées, elles ont été poursuivies pour trouble à l’ordre public, attentat à la pudeur et atteinte aux bonnes mœurs ; écopant ainsi de trois mois de prison ferme et de 50 000 francs CFA d’amende. Des sources concordantes assurent cependant qu’à la suite du tollé soulevé par l’ignoble vidéo, elles auraient été relaxées.