LIBREVILLE -- Deux commerçantes gabonaises interpellées par la police le 17 octobre dernier pour avoir manifesté nues contre les violences policières, ont été condamnées jeudi à trois mois de prison avec sursis et une amende de 50 000 FCFA, a appris Xinhua de source judiciaire.
Lors de leur procès le 20 octobre dernier, le procureur de la République a requis 6 mois de prison dont 4 mois fermes, 2 avec sursis et une amende de 500 000 FCFA à chacune. Deux autres femmes qui comparaissaient dans la même affaire avaient bénéficié d'une liberté provisoire. La justice avait reconnu des circonstances atténuantes contre elles puisqu'elles avaient manifesté en sous vêtement.
Leurs deux camarades qui croupissaient en prison ont donc été condamnées à trois mois de sursis et une amende de 50 000 FCFA. Elles étaient poursuivies pour atteinte aux bonnes mœurs, attentat à la pudeur et trouble à l'ordre public. Des accusations graves pour lesquelles elles risquaient la perpétuité.
La douloureuse histoire remonte au 14 octobre dernier. La police venait de déguerpir ces femmes commerçantes du site qu'elles occupaient depuis longtemps à l'ancienne gare routière, la place marchande la plus célèbre et la plus rentable de Libreville. Motif : elles étaient des squatters.
La colère monte d'un cran. Les commerçantes manifestent contre les forces de l'ordre. Quatre d'entre elles, lassées, baissent la jupe, hottent les vêtements. Deux d'entre elles ont tout enlevé et sont restées en plein marché en tenue d'Eve. La scène choque. Les badauds sortent leurs téléphones portables et immortalisent les images qui font le tour de la blogosphère.