Est-ce vraiment pour pacifier le PDG ou pour marginaliser le courant «Héritage et Modernité» ? En tout cas, de nombreux observateurs estiment que dans la perspective d’un congrès en janvier 2016, les décisions prises par Ali Bongo lors de la réunion du Comité permanent du Bureau politique, il y a trois jours, seraient destinées à marginaliser un peu plus Alexandre Barro Chambrier et ses amis.
Un bureau politique de plus de 300 membres, en raison de l’arrivée en son sein de tous les députés et sénateurs PDG comme membres de droit ; une relance du Comité de Concertation ouvert notamment aux présidents des groupes parlementaires PDG du Sénat et de l’Assemblée nationale ; le retour du pouvoir à la base pour le choix des candidats du parti pour les différents scrutins ; la dissolution (renouvelée) des courants internes et… pour bien se faire entendre, les instances supérieures qui demandent aux courants de ne plus s’exprimer au nom du parti… N’y a-t-il pas de la menace d’exclusion dans l’air ? En tout cas, les décisions prises par le président du Parti démocratique gabonais lors de la dernière réunion du Comité permanent de cette formation politique ne sont pas, de l’avis d’un des éminents membres du groupement Héritage et Modernité, de nature à ramener la cohésion et la sérénité au sein du parti. Elles pourraient plutôt attiser le feu…
Le même membre d’Héritage et Modernité estime que ces décisions n’ont pour but unique que de «noyer» la force de conviction et les engagements des nombreux membres du Bureau politique de ce courant (Héritage et Modernité) dans le mammouth que devient le Bureau Politique, mais aussi de les menacer d’exclusion en cas d’usage de leur liberté d’expression. «La cacophonie est assurée. Il n’en sortira plus une très grande idée. C’est fait à dessein». Il y a aussi ce retour du pouvoir à la base que le groupe réuni autour d’Alexandre Barro Chambrier semble n’apprécier que modérément. Convaincu que les secrétaires d’arrondissements ou départementaux recevront des «consignes» pour casser la force de leur mouvement lors des choix à effectuer pour les scrutins à venir, ils affirment que «tout est fait pour leur barrer le chemin». Mais, selon l’«Héritier Moderne» cité plus haut, «ils doivent savoir que nous ne nous laisserons pas faire».
«Nous reconnaissons au président du parti la latitude de prendre des décisions entre deux congrès -c’est conforme aux textes-, mais nous estimons que l’ampleur des décisions annoncées aurait mérité d’être prise au cours d’un congrès». Ce sentiment exprimé par un membre du mouvement Héritage et Modernité peut donner à penser que le PDG n’est pas prêt de retrouver sa pleine sérénité. En fait de pacifier le parti, ces décisions semblent mener à de très fortes dissensions. Le PDG est-il malade à jamais ?