Libreville, Gabon – Les membres « d’Héritage et Modernité », courant politique frondeur au sein du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), accusent leurs camarades députés de vouloir imploser le parti suite à leur dernière déclaration du 21 octobre dernier.
« Il est claire que nos collègues ont ainsi pris la responsabilité de fractionner le Parti et devront en assumer les conséquences », indique la déclaration émanant du bureau de la coordination d’Héritage et Modernité dont une des têtes de file est Alexandre Barro Chambrier, député du 4ème arrondissement de Libreville.
La déclaration d’Héritage et Modernité est consécutive à la montée du créneau d’une partie des députés du groupe parlementaire PDG à l’ensemble nationale. En effet, quelques 72 députés du PDG ont affirmé dans une déclaration publique le 21 octobre dernier leur loyauté au chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba , par ailleurs président de ce parti.
Ces 72 députés ont accusé leurs camarades d’Héritage et modernité d’être trop critiques contre « leur propre camp ». Le groupe parlementaire PDG compte 114 députés. L’Assemblée nationale du Gabon compte au total 120 membres.
Héritage et Modernité dit réclamer la démocratie interne dans le parti créé le 12 mars 1968 par Omar Bongo Ondimba. Il exige également la bonne gouvernance du pays. Ce groupe « relève pour le déplorer, l’ostracisme dont les membres du groupe Héritage et Modernité font l’objet ». Ces derniers dénoncent également la « convocation expresse sans concertation de réunions préparatoires de la campagne électorale ».
Pour ramer le calme au sein du parti, sa direction a créé le Comité technique de conciliation a été mise en place en juin dernier. Il est coprésidé par l’actuel 1er vice-premier ministre en charge de la santé, Paul Biyoghé Mba et Michel Essongué, Conseil politique du président de la République.
Dans la déclaration de 6 pages, les députés frondeurs du PDG ont précisé que pour eux « la loyauté et la fidélité au président de la république revient d’abord à dénoncer les insuffisances, les abus ». Ils soulignent en conclusion que « c’est la fidélité à nos idéaux et à nos valeurs qui fait qu’on se retrouve effectivement derrière une personnalité ».