Une semaine après sa nomination à la tête de La Poste S.A, le nouveau président-directeur général a fait part du constat qui se dégage de l’analyse de la situation de cette boîte en difficulté.
À la faveur d’une conférence de presse, le 24 octobre courant, à son siège social du centre-ville, le P-DG de La Poste S.A a décrit la situation qui prévaut dans son entreprise. «La Poste connaît des difficultés mais n’était et n’est pas en faillite», a précisé Michael Adandé.
Embarqué dans l’innovation et la diversification, l’ancien P-DG de La Poste SA a initié la création de plusieurs filiales, notamment PosteBank, PostTranfer, Post@net, Poste Mail et Post Immo. Mais, il a manqué de satisfaire à ses ambitions et n’a pu produire les résultats escomptés. Pour son successeur, l’entreprise a rencontré des difficultés à reproduire la configuration «poste mère + filiale». «Ce schéma a posé problème en chemin. Les résultats, attendus ne sont pas ce que nous constatons aujourd’hui», a-t-il laissé entendre, expliquant : «Ces filiales ont été créées, en principe, pour diversifier les activités de La Poste. Mais pour moi, elles se présentent comme des centres de coût. Ces filiales ont des déséquilibres au niveau de leurs comptes financiers».
Outre les difficultés techniques, qui auraient participé à affaiblir La Poste S.A, l’entreprise aurait été victime de prévarication. «Il y a eu des malversations parce qu’il y a des dossiers qui sont là, en contentieux. Il y a dans nos livres des comptes de caisse d’épargne qui n’ont pas fait l’objet de dépôt à nos caisses et qui au moment du passage de Gabon Poste aux structures actuelles n’ont pas eu une contrepartie en liquidités», a expliqué le P-DG du groupe. Cette situation est d’autant plus alarmante et effrayante que la clientèle a perdu toute confiance.
Pour Michael Adandé, il y a lieu de mettre sur pied un plan d’urgence. Il s’agira, dans un premier temps, de stabiliser la situation, arrêter la saignée, revoir le plan stratégique, sécuriser les épargnants et amener PosteBank à fonctionner comme une banque, geler les comptes de caisses d’épargne d’avant 2007. «L’ambition que nous avons est appréciée. Mais il va falloir ramener notre ambition au niveau de notre capacité tout en restant performant dans un secteur en pleine mutation, permettre aux filiales de fonctionner comme toute autre filiale. Nous nous attèlerons à mettre en place un cadre de travail sécurisé avec des outils performants», a déclaré le P-DG de La Poste S.A.
