Libreville, Gabon – Deux commerçantes de nationalité gabonaise ont été expédiées en prison pour avoir manifesté, leur ras-le-bol, nu à l’ancienne gare routière où la police les a déguerpies en détruisant au passage leur marchandise, rapporte la presse locale.
La douloureuse histoire remonte au 14 octobre dernier. La police venait de déguerpir ces femmes commerçantes du site qu’elles occupaient depuis longtemps à l’ancienne gare routière, la place marchande la plus célèbre et rentable de Libreville. Motif : elles étaient des squatters.
La colère monte d’un cran. Les commerçantes manifestent contre les forces de l’ordre. Quatre d’entre elles, lassées, baissent la jupe, hottent les vêtements et les voici en tenue d’Adam. La scène choque. Les badauds sortent leurs téléphones portables et immortalisent les honteuses images.
La police ne se laisse pas plier. Elle interpelle les mamans pudiques. Elles sont dans un premier temps enfermées au commissariat de Nkembo dans le 2ème arrondissement. Le pasteur Georges Bruno Ngoussi, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2009 tente une médiation mais en vain.
Le 20 octobre dernier, elles sont présentées devant le Procureur de la République. La sentence est sévère : deux d’entre elles sont expédiées en prison pour attentat aux bonnes mœurs. Deux autres sont en liberté provisoire.
Les commerçantes manifestaient aussi pour dénoncer les rackets sont elles étaient quotidiennement victimes. Elles soutiennent aussi que la police serait plus dure contre les gabonaises alors que les expatriés qui exerçaient sur le même espace ont été laissées tranquille.
Au Gabon, une femme qui se dénude en public suite à un conflit est un signe de grave malédiction.