Un groupe de 72 députés du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) ont publiquement réaffirmé leur loyauté au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, selon une déclaration lue mercredi à Libreville en présence de la presse.
« Nous députés PDG à l’Assemblée nationale, affirmons et réaffirmons, notre loyauté et notre fidélité au président de la république, chef de l’Etat, son excellence Ali Bongo Ondimba, ainsi que notre attachement à la discipline et à la cohésion du Groupe parlementaire PDG à l’Assemblée nationale », proclament ces élus du peuple dans la déclaration lue par leur porte parole de circonstance, André Dieudonné Berre, député du 1er arrondissement de Libreville.
Dans la suite de la déclaration qui compte 4 pages, l’honorable Berre a interpelé ses amis députés sur la nécessité de préserver l’unité, la cohésion et la discipline du Groupe parlementaire PDG. « Aussi interpelons-nous nos camarades députés à ne pas prendre sur eux la responsabilité de la fragmentation ou la division du groupe », conseil le communiqué élaboré par l’ensemble de députés présents à la conférence de presse.depute
Les 72 députés affirment se démarquer des agissements pour le moins critiques de leurs camarades d’Héritage et modernité, un groupe de députés PDG qui réclame plus de démocratie au sein du parti.
Le 27 juin 2015, plusieurs députés et sénateurs du PDG regroupés au sein d’un courant politique Héritage et Modernité avaient fait une déclaration très hostile contre les proches du chef de l’Etat. Le député PDG du 4ème arrondissement de Libreville, Alexandre Barro Chambrier, porte-parole de ce courant frondeur avait qualifié l’entourage du numéro gabonais « d’arrivistes à la compétence toujours attendue » et de «profito-situationnistes, aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique sans cause ».
Les 72 députés qui se sont exprimés ce mercredi ont clairement indiqué qu’ils ne veulent pas créer un courant au sein du parti. En coulisse, ils ont expliqué que leur sortie du jour vise à mettre un terme aux rumeurs qui annoncent injustement leur désamour avec leur propre parti et avec le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
« Nous démontrons par cette déclaration qu’Ali Bongo n’est pas un homme seul », a déclaré un député de Libreville.
« Le nombre de députés présents aurait pu être très important si nos collègues du Haut Ogooué ne se trouvaient pas dans leur province où ils ont accompagné le chef de l’Etat », a affirmé le député Gabriel Malonga Mouélé.
La montée au créneau de ces parlementaires intervient quelques jours après démission du parti de Léon Paul Ngoulakia, cousin du chef de l’Etat. Avant lui c’est Jean François Ntoutoume Emane, ancien penseur du parti qui a quitté le navire dénonçant au passage une mauvaise gestion du parti et de l’Etat.
A l’Assemblée nationale, le PDG totalise 115 députés sur 120. L’opposition radicale ne compte que deux députés (PSD de Pierre Claver Maganga Moussavou et UPNR de Louis Gaston Mayila). Les trois autres appartiennent au CLR (01) et au RPG (02).