Les patrons des petites et moyennes entreprises (PME) regroupées au sein du conseil gabonais du patronat (CGP) ont rompu le silence le 14 octobre dernier, lors d’une conférence publique à Libreville, face à leurs turpitudes et au non paiement de leur dette par la puissance publique.
82 milliards de FCFA. C’est le montant de la dette que les 300 PME regroupées au sein du CGP réclament à l’Etat. Depuis plus d’un an, les patrons des entreprises n’ont reçu de la puissance publique que « de vaines promesses ». Conséquences : beaucoup de jeunes entreprises ont fermé les portes et mis au chômage des milliers de travailleurs. « Faute de moyens, beaucoup d’opérateurs économiques et de travailleurs du secteur privé n’ont pas envoyé leurs enfants à l’école », a regretté Francis Jean Jacques Evouna, président du CPG.
Face à cette situation, les patrons des PME ont envisagé de mettre en place, au cours des prochaines semaines, un plan d’actions, afin de contraindre l’Etat à liquider sa dette. « Nous devons mettre la pression sur le gouvernement, afin de rentrer dans nos droits », a déclaré le patron des patrons.
Selon Madame Ognanet Félicité, operattrice économique exerçant dans le secteur Bâtiment, l’Etat connait des difficultés de trésorerie mais ne veut pas communiquer avec ses débiteurs. « Nous savons que les caisses de l’Etat sont vides et nous constatons que ceux qui gèrent le dossier de la dette intérieure ne jouent pas franc jeu avec les operateurs économiques en utilisant le langage de la sincérité. Beaucoup d’entre nous ont préfinancé les travaux publics en vidant les caisses de leurs entreprises. Nous avons aujourd’hui de grosses difficultés. Et c’est avec la mort dans l’âme que nous nous sommes séparés de nos travailleurs», a-t-elle déclaré, visiblement exaspérée.
Les opérateurs économiques ont invité l’Etat à accélérer le processus de la diversification économique, pour « réduire la vulnérabilité du pays aux chocs économiques extérieurs.». De même, ils ont sollicité la mise en place d’un nouveau modèle économique et social, qui doit permettre d’évaluer au quotidien, les politiques publiques mises en œuvre par l’Etat pour plus de transparence dans la gestion budgétaire.
