«Accélérer la cadence et l’impact social» est le thème central du deuxième séminaire gouvernemental qui se déroule du 23 au 25 février 2014 à Franceville et auquel prend part le président de la République Ali Bongo Ondimba. Avec un peu de retard, que retenir de la première journée au regard des sous-thèmes développés, des débats et des propositions faites pour entraîner le Gabon vers l’émergence d’ici à 2025, mais surtout pour réduire, ici et à partir de maintenant, la pauvreté et la précarité dans lesquelles croupissent 30% de Gabonais.
Ouverts par le président de la République devant le Premier ministre, Daniel Ona Ondo dont le gouvernement a été nommé le 28 février 2014, le séminaire gouvernemental a donné lieu à des échanges de haut niveau sur diverses thématiques, durant toute la journée du 23 février 2014. Plus étonnant pour le commun des journalistes qui avaient ouï dire que le chef de l’Etat ne devrait revenir seulement que pour clôturer les travaux, Ali Bongo Ondimba y resté toute cette journée.
Présentation de la stratégie d’accélération de la mise en œuvre des fondements de l’Emergence
Par le menu, le premier à entrer en scène a été l’expert Victor Ndiaye pour la «Présentation de la stratégie d’accélération de la mise en œuvre des fondements de l’Emergence». Ses Axes d’intervention ont été tour à tour l’«accélération des fondements de l’Emergence : renforcement des piliers moteurs de la croissance (Stratégie nationale d’industrialisation, Secteur Gabon vert, Secteur Gabon des services) ; rationalisation de la dépense publique et meilleur financement des dépenses sociales ; lancement de la Prospérité partagée à travers la Stratégie nationale d’investissement Humain (Pacte social)».
Ce fut l’occasion pour lui de rappeler que «le Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE, NDLR) décline le projet de société du Chef de l’Etat, l’Avenir en Confiance, et son ambition de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025».
«Il planifie la transition d’un pays exportateur de matières premières vers une économie diversifiée et durable, avec le développement à l’horizon 2025 d’un aménagement équilibré du territoire, autour de dix pôles économiques: i) Trois pôles dominés par les industries extractives : la Cité du Manganèse à Moanda-Franceville, la Cité du Fer à Belinga et la Cité des Hydrocarbures à Port Gentil, ii) quatre pôles s’appuyant fortement sur le Gabon Vert (forêt-bois, agriculture et agro-industrie, pêche et aquaculture, écotourisme): Oyem, Mouila-Ndendé, Mayumba, Lastoursville-Koulamoutou et iii) trois pôles diversifiés : Estuaire, Booué, Lambaréné. Les pôles de Port Gentil et de Moanda-Franceville auront un effet d’entrainement sur les pôles voisins de Lambaréné et Lastoursville-Koulamoutou, favorisant la naissance de grands ensembles économiques cohérents et intégrés. La stratégie indique les réformes nécessaires pour mobiliser plus d’investissements privés, résorber le chômage des jeunes (325 000 empois créés), promouvoir l’entreprenariat national (création de 13000 PME) et accélérer la croissance», a-t-il expliqué tout en indiquant que la nouvelle équipe gouvernementale dispose de 15 leviers d’accélération de la mise en œuvre du PSGE.
Il s’agit d’«Investir dans la connaissance des ressources naturelles du Gabon, en faisant notamment l’inventaire de la forêt, des essences ligneuses, des espèces marines en vue de leur gestion durable; mettre en place une cellule chargée des grands projets; développer l’offre de formation et réorienter le système éducatif vers les filières Métiers; Initier des réformes phares de l’environnement des affaires et descendre en dessous des 100 dans le Doing Business; Renforcer la diplomatie économique, afin de développer les exportations et de nouer les partenariats adéquats; mettre en œuvre la Stratégie d’Investissement Humain; engager un développement accéléré de la fourniture d’eau et d’électricité ; accélérer l’offre de parcelles et de logements; renforcer les capacités de gestion du secteur de la santé; développer l’emploi et l’insertion des jeunes; mettre en œuvre de façon effective la réforme de la gestion des finances publiques; améliorer la qualité de service de l’administration; rationaliser et renforcer les Agences; redynamiser le Bureau de Coordination du PSGE et renforcer la cohésion gouvernementale».
Présentation du processus de la réforme des finances publiques
Pour cet autre thème, c’est Yves Fernand Manfoumbi, le Directeur général du Budget qui est venu éclairer la lanterne des membres du gouvernement. Son exposé était axé sur les Instruments de la réforme : CDMT/BOP et sur la rationalisation de la dépense publique par la réforme des subventions : cas particulier de la subvention des produits pétroliers.
«Il nous faut trouver en urgence les voies et moyens les plus pertinents pour conduire à bon port le processus de réformes des finances publiques du Gabon dans toutes ses composantes», a-t-il dit dans la synthèse de sa présentation.
L’on note par ailleurs que les chantiers de la réforme des finances publiques jusque-là ouverts au cours de ces dernières années au Gabon ont principalement porté sur l’adoption de la loi organique n° 31/2010 du 21 octobre 2010 relative aux lois de finances et à l’exécution du budget (LOLFEB) qui instaure la Budgétisation par objectifs de programme (BOP) avec une classification des dépenses publiques à partir d’objectifs précis, définis en fonction des finalités d’intérêt général et orientés vers des résultats attendus. Une mutation budgétaire majeure qui fait passer l’Etat de la logique de moyens à une culture de résultats avec comme principales innovations notamment l’introduction de nouvelles phases dans le processus de préparation budgétaire, à savoir l’organisation des conférences d’économies structurelles, l’organisation des conférences de performance, l’analyse de l’exécution du budget N-1 par la préparation des rapports annuels de performance et l’envoi des lettres plafonds aux ministres par le Premier ministre, arrêtant, pour chaque mission, le montant de crédits et, pour chaque ministre, les plafonds d’effectifs; l’instauration des projets annuels de performance (PAP) et des rapports annuels de performance (RAP) pour renforcer l’information fournie au Parlement à travers respectivement la loi de finances et la loi de règlement.
Le directeur général du budget a par ailleurs indiqué qu’en marge des innovations introduites par la BOP, l’alignement du budget au niveau de trésorerie disponible reste une des attentes du processus de réforme des finances publiques, ce qui requiert la généralisation du plan de passation de marchés; du plan d’engagement ; du plan de déblocage ; du plan d’ordonnancement ; du plan de trésorerie de l’Etat.
Il note cependant que malgré les réalisations notées avec succès, l’on ne parviendra à lever les goulots d’étranglement des finances publiques en l’absence d’un cadrage diagnostic complet et sans complaisance du dispositif de transition actuel.
Présentation de la Stratégie Nationale d’Investissement Humain du Gabon
Le dernier exposant de la première journée du séminaire gouvernemental a été l’expert Taoufiki Mourad du cabinet Mckinsey & Company. Son principal axe a été la Présentation du rapport technique sur la Stratégie nationale d’investissement humain.