Si les populations se plaignent régulièrement, le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques affirme que l’Etat a énormément investi pour améliorer la qualité du service d’approvisionnement en eau et électricité.
Dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), Ali Bongo avait fait de l’amélioration de la condition des ménages sa priorité. Dans le domaine de la couverture en eau courante et électricité, il s’agissait notamment de réformer le cadre institutionnel en la matière pour faire du ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques un département autonome, réduire le déficit entre la demande et l’offre, améliorer la qualité du service public et accélérer le rythme d’investissement. Si de nombreux ménages, à Libreville comme à l’intérieur du pays, souffrent encore d’un défaut d’approvisionnement en eau et électricité, en plus de la qualité douteuse du service, il faut reconnaître qu’un investissement important a été consenti depuis ces six dernières années. Le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques n’a d’ailleurs pas manqué de s’en prévaloir le week-end écoulé. Invité de la matinale de Radio Gabon, Guy Bertrand Mapangou a revendiqué les réformes visant à traiter la question de l’eau et de l’électricité. Il a évoqué la création de l’Agence de régulation secteur de l’eau et de l’électricité (ARSEE), de la Société de patrimoine (SP) et l’entrée de l’Etat dans le capital de Seteg, société de fabrication de matériels électriques.
Plus de 497 milliards de francs d’investissement
S’il a dit faire personnellement les frais des «coupures intempestives», le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques n’en a pas moins loué l’investissement consenti par l’Etat. «Il a fallu prendre le taureau par les cornes. L’Etat a investi beaucoup d’argent. Et aujourd’hui nous devons être à plus de 400 milliards de francs d’investissement dans ce secteur, avec l’objectif d’améliorer le service public», a-t-il affirmé, avant d’indiquer que pour le seul secteur de l’eau potable, où «les déficits sont criards», un investissement d’environ 97 milliards de francs a été consenti. Pour lui, «tout cet argent, c’est pour apporter du bonheur parce que l’eau et l’électricité sont sources de vie». Sauf que dans les faits, des zones et localités entières en restent encore dépourvues, alors que les appels et autres alertes n’ont pas fini d’être adressés aux pouvoirs publics, qui multiplient les mises en demeure et rappels à l’ordre à l’endroit de la Société d’eau et d’électricité du Gabon (SEEG). Des adresses qui n’ont jusque-là abouti qu’à peu de choses du côté de la société qui assure le monopole dans le secteur, et dont la vétusté des équipements est souvent avancée en guise de justification aux manquements. N’empêche, le gouvernement prétend avoir «considérablement» amélioré l’offre en eau potable et en électricité. «En 2009, lorsque le président accède au pouvoir, nous avions une production nationale de 374 MW. Or, nous sommes aujourd’hui à 655 MW, donc presque le double, avec un apport de 281 MW. Ce sont des efforts consentis par l’Etat, mais il n’en demeure pas moins qu’il y a des efforts qu’il faut combler», a déclaré Guy Bertrand Mapangou.
Source : interview réalisée par Hass Nziengui et Kennie Kanga pour Radio Gabon